Iron Roman - Le récit de mon Ironman

Pour lire le compte-rendu de mon expérience à Lake Placid le 26 juillet 2009, cliquez ici.












Pour voir le "Photo Roman" de mon Ironman, cliquez ici.





mardi 30 septembre 2008

Fenetre sur mon monde

Et voilà, je vous ouvre mon monde. Mon monde excessif compulsif complètement accro à la compétition. Je me sens comme chez les AA mais je suis chez les TT: triathlètes timbrés.

La prochaine année m'amène vers mon Ironmonde, mon Ironmode, mon Ironman : Lake Placid / juillet 2009!

dimanche 28 septembre 2008

Traitement Royal

Dimanche matin, 9h20. Piscine de St-Lambert. Jean (mon nouveau lapin marathonien officiel) et moi prenons place dans la voiture de Pierre, mon nouveau coach personnel officiel.

Pierre aura comme mission de m’aider à me qualifier pour Kona. Un rêve un peu fou puisque j’espère pouvoir y parvenir lors de mon premier Ironman! Mais comme je suis une TT (Triathlète Timbrée), je peux me permettre cette folie. Mais tout d’abord, il me prépare pour le marathon de Niagara Falls.

Jean, lui, a comme mission de pousser mes limites un peu plus loin. Je suis à la fois très heureuse et très flattée de pouvoir courir à ses côtés. Je l’admire beaucoup. Il a une technique de course incroyable qui me fait envie. C’est vraiment un privilège de l’avoir comme lapin!

Jean et moi avons chacun un marathon à l’horaire, à une semaine d’intervalle l’un de l’autre. Lui ira courir New York cette année. (Moi, je devrai patienter jusqu’à l’an prochain!)

Mais revenons à aujourd’hui. Pierre nous escorte en voiture sur le parcours sado-maso qu’il nous a tracé : des côtes, des côtes, des côtes. Au menu, le mont Royal, les HEC et l’oratoire St-Joseph ou il nous sera permis de lâcher quelques jurons. Au total, une trentaine de kilomètres.

Pierre nous dépose au parc Lafontaine, km « 0 » de notre périple. Après la série de côtes, nous repasserons ici avant de nous diriger vers le pont Jacques-Cartier et notre destination finale : la piscine de St-Lambert.

Comme c’est ma première sortie avec mes nouveaux partenaires officiels, je ne sais pas trop à quoi m’attendre. J’aurai droit à un traitement royal.

Avec sa voiture, Pierre nous escorte pour nous approvisionner en eau et pour nous indiquer le chemin. Très régulièrement, il sort de sa voiture et nous tend nos bouteilles d’eau. Le temps qu’il rembarque dans sa voiture, on ingurgite quelques gorgées puis on lui retend nos bouteilles à travers la vitre baissée. GÉNIAL. J’ai l’impression d’être une pro mais en fait, c’est le traitement qui est professionnel! Merci Pierre.

Il était théoriquement prévu de courir mollo… mais Jean et moi y allons rondement sans trop nous en rendre compte. Nous réussissons à maintenir une vitesse moyenne de 4 min 45 / km pendant 2h20 et cela , malgré toutes les côtes que nous avons gravies. On placote comme des pies mais le silence tombe lorsqu’on atteint le pont. Les km commencent à faire effet!

J’étais craintive avant de partir car la veille, je m’étais versé un pied en courant au Mont St-Bruno. Durant le Gala du club, j’avais même été obligée de retirer mon soulier parce que je ne pouvais plus le tolérer. Le simple poids des couvertures sur mon pied durant la nuit provoquait de la douleur… Mais comme je suis une TT (Triathlète Timbrée), et que je tenais ABSOLUMENT à courir avec Jean et ABSOLUMENT à courir 30 km… J’ai pris le départ avec mes coéquipiers.

Évidemment, mon pied m’envoyait des signaux à chaque foulée mais rien d’intolérable. Et comme ça ne me faisait pas boiter, je me suis dit que je pouvais continuer. J’espérais que je n’étais pas en train de détruire ma fin de saison mais j’avais vraiment du plaisir, je n’y pensais pas trop.

Le soir, en me couchant, je n’ai pas osé avouer à mon amoureux que mon pied était enflé!

Ayoye, c’est lourd un drap de coton!

Je ne suis pas prête à souffrir pour être belle, mais pour courir un marathon… je suis prête à encaisser! Je suis une Triathlète Timbrée.

dimanche 21 septembre 2008

Adirondack Half-Marathon


Le samedi matin, Éric et moi prenons place dans le véhicule de Guillaume. Blessé, notre ami a pris la sage décision de ne pas prendre le départ mais il nous accompagne pour nous encourager.Nous allons rejoindre un groupe d'une dizaine de coureurs qui participent à une course à Schroon Lake dans les Adirondacks. Nous partageons une maison, louée pour l'occasion.

Après avoir ramassé notre sac à l'expo, nous assistons à la projection du film "Spirit of the marathon" et soupons tous ensemble autour d'un repas de pâtes. Je dors peu et mal. Comme à l'habitude, je suis nerveuse.

L'événement est très bien organisé. Des autobus nous amènent à la ligne de départ. Quelques minutes avant le coup de carabine (une vraie!), je constate que mon ordi Polar me fait défaut, une fois de plus. J'ai beaucoup de problèmes avec depuis quelques semaines. Je suis vraiment frustrée mais n'ayant pas le choix, je devrais courir ce demi-marathon au "feeling". Pourrais-je faire mieux qu'à Ottawa? Les bornes du parcours sont en miles plutôt qu'en kilomètres alors c'est mêlant pour moi.





J'ai le pied sur la ligne de départ lorsque le coup retentit. Je pars comme une balle et suis convaincue d'être parmi les 25 premiers coureurs. Je n'ai aucune idée de ma vitesse. Ma seule donnée disponible sur mon Polar: mon rythme cardiaque. Je rejoins une femme. Devrais-je la prendre comme lapin? Je lui demande son pace puisqu'elle a un ordi. Elle me répond que si je maintiens le rythme, je ferai un chrono de 1:34:00. Je jette un coup d'oeil sur mon ordi: 176 battements/minute. Ok, je dois maintenir ce rythme. Elle et moi courons un bon moment côte à côte puis je la distance et dépasse quelques coureurs. Je suis satisfaite de constater que personne ne me rattrappe. Le parcours est magnifique, boisé et en "rolling hills". Il y a une femme, environ 1 km devant moi. J'espère pouvoir la rattrapper. Au fil des kilomètres, la distance entre-nous diminue tranquillement. C'est long 21 km, je pense bien pouvoir arriver à la dépasser.

Un point au côté me force à marcher quelques mètres à un point d'eau mais je repars soulagée. Les derniers milles deviennent plus exigeant. Les côtes se multiplient et les coureurs étant très éparpillés, on court vraiment seul. Je rattrappe tranquillement 2 hommes. J'en dépasse un en silence puis dit au deuxième de s'accrocher à moi: "Let's finish strong!" que je lui dit en passant devant. Il s'accroche effectivement. Il reste moins de 2 kilomètres, puis 1 puis je reconnais les lieux. Nous arrivons. Mais où donc cette foutue ligne d'arrivée? J'ai beau pousser, je me rends compte que je n'arriverai pas à dépasser la femme devant moi. Puis voilà Guillaume qui apparaît dans mon champ de vision. "Tu es cinquième Hélène!", me crie-t-il. Wow, je suis vraiment contente mais je cherche désespérément la ligne d'arrivée. Enfin la voilà! Et j'entends l'animateur qui crie lorsque j'approche: "An in the top five women: Helene Lamothe!" Je suis top five overall pour la première fois! Et première dans mon groupe d'âge. Et malgré un parcours plus exigeant ainsi un ordinateur qui m'a fait défaut, je suis parvenue à courir le même chrono qu'à Ottawa. Vraiment, je suis très heureuse. Lorsque j'apperçois les ours sculptés remis aux gagnants, j'espère en recevoir un. Et non, moi, ce sera une bouteille de sirop d'érable! Ça me fait bien plaisir quand même!






dimanche 14 septembre 2008

Coup de chaleur

Samedi sur l'île Notre-Dame, plusieurs personnes ont souffert de coup de chaleur et j'étais l'une d'entre elle.

Je me suis méfiée avant même mon départ au duathlon et j'ai pris la peine de me verser de l'eau abondamment sur la tête quelques minutes avant de partir. J'avais à peine parcouru 5 km de ma première boucle de 10 que déjà, je sentais une très forte chaleur au niveau de la tête. Je me suis arrosée à chaque point d'eau mais je n'ai vraisemblablement pas assez bu car sur mon vélo, j'ai vidé ma bouteille de Gatorade très rapidement, soit après seulement 2 tours sur 9.

Une première crampe douloureuse au mollet m'a forcée à m'arrêter et à débarquer de mon vélo durant le 2e tour. Ce qui ne m'étais jamais arrivée auparavant en 3 ans de triathlon. J'ai ensuite ramassé une bouteille d'eau mais il aurait été plus sage de prendre du Gatorade, ce qui m'aurait fournit des électrolites.

Comme je considérais ce duathlon comme une courte distance et que j'étais convaincue qu'il ne ferait pas si chaud, je n'ai pas pris la peine de m'amener des capsules de sel. J'aurais dû car à la première apparition d'une crampe, j'en aurais pris.

Au fil d'arrivée, j'ai eu des crampes musculaires douloureuses et des frissons. En fait, j'étais complètement gelée. Ma pression était plus élevée qu'à l'habitude et mon rythme cardiaque demeurait élevé même lorsque j'étais allongée (près du double de mon rythme cardiaque habituel).

Contrairement à ce qui se produit habituellement durant un coup de chaleur, je n'ai pas fait de fièvre et j'ai été chanceuse car je n'ai pas eu de vomissement.

Ça m'a pris environ une heure pour parvenir à me réchauffer sous 4 couvertures de laine et en prenant soin de retirer mes vêtements mouillés.

Selon la secouriste qui s'est gentiment occupée de moi, je me serais trop abondamment arrosée avec de l'eau durant ma course et j'aurais trop descendu la température extérieure de mon corps. Je ne suis pas trop certaine de comprendre la logique car en théorie, il me semble qu'il est conseillé de s'arroser aux points d'eau...

samedi 13 septembre 2008

Par la porte d'en avant

Enrhumée depuis 15 jours, je me sens fatiguée. Grosse semaine dans le corps. Mardi, entraînement sur la piste de 400 puis barbecue avec le club. Mercredi, soirée des Gémeaux. Mon amoureux et moi étions en nominations tous les deux cette année. Heureusement pas dans la même catégorie. Nous sommes revenus bredouilles mais flattés, tout de même, d’avoir été nominés. Vendredi, souper d’équipe chez Germain, je me couche à minuit pour la deuxième fois cette semaine et cela, la veille de ma compétition!

Je sais qu’il y a peu de femmes dans ma catégorie d’âge et que j’aurai un spot pour le Championnat du monde si je termine mon duathlon. Sincèrement, cette année, j’aimerais me qualifier par la porte d’en avant : avec un podium. Mais je ne me sens pas très bien alors mes attentes sont limités.

Je suis nerveuse. Je fais un petit warm-up avec Isabelle, Miguel et Michel. Leur présence me calme un peu intérieurement.

Je croise mon coach et je lui dit que je ne me sens pas bien. Ce qu’il me répond me restera en tête longtemps : « Dis-toi qu’aujourd’hui, tu vas savoir ce que tu peux faire quand tu ne files pas ».

Peu habituée aux départs qui se font si tard (13h30) et craignant la chaleur, je m’arrose copieusement la tête d’eau quelques minutes avant le moment fatidique.

Les secondes s’égrainent lentement et je réalise que mon GPS ne fonctionne pas. Merde, encore mon ordi Polar qui me joue des tours. Heureusement, ma copine Sylvie est là pour m’encourager. Je lui tends rapidement mon GPS pour m’en débarrasser.

Éric me crie de me placer plus près de la ligne de départ. Je me dis à l’intérieur de moi que ça ne change pas grand-chose aujourd’hui.

C’est parti. On s’élance vers le Championnat Canadien, vers une place pour le Championnat du monde de duathlon.

Je pars comme une balle pour attaquer mes 10 premiers kilomètres mais mes 2 rivales prennent de l’avance instantanément. Je sais que je pousse mais je sais également que je suis capable de tenir le coup. Tranquillement, à l’intérieur de 2 km, j’en dépasse une, puis l’autre. Hummmm… C’est bon pour le moral.

Je ne bois pas aux points d’eau pour gagner du temps en me disant que je pourrai boire en masse sur mon vélo. Vélo que j’enfourche rapidos après ma première transition.

Que j’ai soif!

Après 2 tours, (j’en ai 9 à compléter), il ne me reste plus rien à boire. Et je sens qu’une crampe au molet s’en vient. Ayoye. Quand ça pogue, ça fait mal. Je me mets à crier sur mon vélo et douleur oblige, je m’arrête sur le bord de la piste. Sophie arrive en courant. J’aimerais bien qu’elle puisse me masser le molet! ;o) Mais il faut que je reparte.

Heureusement, le molet est sous contrôle jusqu’à la fin de mon duathlon. Et heureusement, je peux obtenir de l’eau sur le parcours de vélo.

Mon avance gagnée en course à pied n’est pas suffisante, ma rivale me dépasse. Je ne serai probablement pas première à la Coupe du Québec…

Mes 40 km complétés, je me précipite pour ma dernière portion, un 5 km de course à pied. J’avais hâte de débarquer de mon vélo! Ça va plutôt bien. En fait, même si c’est souffrant de pousser, je sais, encore une fois, que je pourrai tenir.

Mais j’ai tout donné. Je suis épuisée. Une fois le fil d’arrivée passé, la machine se dérègle. Mon coup de chaleur se concrétise en grelottements et en crampes musculaires. Prise en charge par les premiers secours, je me ramasse toute nue sous 4 couvertures de laine, un thermomètre dans la bouche. Je n’ai aucune idée de mon classement quand soudain, j’entends l’annonceur dire : « Et en troisième place, de St-Basile, Hélène Lamothe. »

Hummm, Hummm, Hummm! Je me mets à marmonner avec mon thermomètre coincé entre les dents. Les secouristes arrivent en courant, croyant que ma situation empire. Dès qu’on me retire le thermomètre, je peux crier :

« C’est moi, c’est moi, j’ai une médaille. »

La porte d’en avant vient de s’ouvrir.