Iron Roman - Le récit de mon Ironman

Pour lire le compte-rendu de mon expérience à Lake Placid le 26 juillet 2009, cliquez ici.












Pour voir le "Photo Roman" de mon Ironman, cliquez ici.





mercredi 30 septembre 2009

Mercredi: 3 jours avant mon Championnat

3h00 AM. Le cadran sonne. Les vélos dorment dans leur valise quand nous les déposons dans la voiture. Direction : aéroport de Montréal.


Dans l’avion qui nous conduit à Charlotte, en Caroline du Nord, je savoure déjà la présence de mes copains qui se dirigent eux aussi vers le Championnat du monde de duathlon. Plusieurs membres de mon club de triathlon et une nombreuse délégation du Québec seront présents. Contrairement à mon expérience à Vancouver l’an dernier, cette fois-ci, je vivrai mon Championnat « en gang ».


Notre hôtel est situé à environ 1,5 km du centre des congrès où se tient l’enregistrement des athlètes et l’expo et à 3 km environ du Lowe’s Motor Speedway où aura lieu la compétition.

Comment décrire le quartier qui nous entoure? Des boulevards sans trottoir ni accotement, des hôtels, des restaurants, un centre d’achat. Un environnement pas trop accueillant pour des cyclistes ou des piétons… Le royaume de l’automobile pas des touristes!


Après avoir enfilé nos « costumes de clown », surnom affectueux donné à l’unanimité à l’uniforme officiel de l’équipe canadienne (surtout à cause des shots de boxeurs extra larges et si peu avantageuses pour les membres féminins de l’équipe!), nous prenons notre premier repas de groupe.





Dans le stationnement de l’hôtel, nous assemblons ensuite nos vélos sous le chaud soleil de la Caroline du Nord pour enfin partir explorer les environs.







Le parcours de vélo n’étant pas encore balisé, nous nous contentons de tourner en rond autour du circuit de Nascar. On constate immédiatement qu’il y aura des côtes et des tournants techniques. Puis nous empruntons un chemin différent pour retourner à l’hôtel.

C’est là que ça se gâte. Éric fait une crevaison avec pour conséquence que nous perdons le reste du peloton… Éric, Isabelle et moi tentons tant bien que mal de retrouver notre chemin mais nous sommes perdus au milieu des centres d’achats et des boulevards en pleine heure de pointe.

Ça y est, je sens l’angoisse qui me serre les tripes. J’ai l’impression de ne plus comprendre l’anglais, j’ai le goût de pleurer. Mon syndrome « post-ironman » attaque de plein fouet mon insécurité. Même si nous ne sommes qu’à une dizaine de kilomètres de notre hôtel tout au plus, j’ai l’impression que les kilomètres sont multipliés par 10 et que je suis perdue au milieu de la forêt amazonienne.

Qu’est-ce que je fous ici? Au secours. Je veux retourner chez moi, me cacher sous mes draps.

Un livreur de pizza explique finalement le chemin du retour à mon amoureux. Après une pause pour me calmer et un lait un chocolat pour me redonner de l’énergie, nous repartons.

Mais mon calvaire ne fait que commencer.

À environ 5 km de l’hôtel, en montant une côte, je sens que ma chaîne va débarquer alors que j’effectue un changement de vitesse. Je déclippe rapidement un soulier puis c’est la catastrophe : mon dérailleur arrière éclate en morceaux.


Pas de larmes. Pas de crise d’hystérie. Pendant un dixième de seconde, j’ai envie de garrocher mon vélo à bout de bras. Puis je sens un vide incroyable m’envahir. Anéantie, voilà comment je me sens. Moi qui ai présentement de la difficulté à gérer mon petit quotidien, je ne me sens pas du tout capable de gérer ce qui vient de m’arriver et qui met mon Championnat du monde en péril.



J’ai besoin d’être seule. Je demande à mon amoureux et à Isabelle de partir. Je ne veux personne près de moi. J’ai besoin de faire le vide au milieu de ce trafic incessant de voitures qui nous harcèlent.

J’enlève mes souliers, mes bas et nus pieds, la mort dans l’âme, je ramène mon vélo et ma peine vers l’hôtel.

Je me sens résignée.

Jeudi: 2 jours avant mon Championnat

Dès l’ouverture de l’expo, je me rends au Centre des congrès à la recherche des représentants de Triathlon Canada. Il y a Damien, le mécanicien de l’équipe canadienne qui est là pour les réparations mineures. Peut-être peut-il m’aider? Il y a également les mécaniciens officiels de l’événement (Inside Out Sports) qui peuvent venir à mon secours. Et puis celui de Team USA…

Joyce et Damien, de Triathlon Canada, se mettent sur mon cas et effectuent des dizaines d’appels pour dénicher un nouveau dérailleur. Pas évident pour plusieurs raisons. Ici, c’est le monde de Shimano. Mon vélo est monté en Campagnolo. De plus, les bureaux de Campagnolo sont fermés pour 4 jours parce que les représentants sont partis en Californie à un bike show. Et évidemment, mon budget n’est pas illimité… Remplacer un dérailleur Record, c’est dispendieux. Idéalement, je préfèrerait un Chorus mais il faut que ce soit un « 10 vitesses short cage »… Pas simple tout ça.

Certaines boutiques ouvrent à 10h00, d’autres à 11h00… Vers midi, on déniche enfin la perle rare. Mon dérailleur devrait m’être livré vendredi vers 11h00…

Mon niveau de stress diminue un peu.

Dans l’après-midi, nous enfilons de nouveau nos « costumes de clown » pour la parade des nations. Après les Américains, les Canadiens représentent la plus grosse délégation. Tout le monde est joyeux, et même si le défilé est drôlement court, ça n’a pas d’importance. Je me suis qualifiée pour cet événement, je suis entourée d’athlètes provenant du monde entier et c’est ça qui compte le plus.

Après la parade, je décide de faire une sieste avant le souper mais épuisée, je choisis finalement de demeurée couchée et de ne pas assister au « pasta diner ».

Vendredi: la veille du Championnat


Une quinzaine d’heures de sommeil plus tard, je me dirige de nouveau vers le Centre des congrès pour attendre mon dérailleur. Assise dans le lobby, j’attends. J’attends. Vers midi, j’ai enfin une petite boîte de carton entre les mains. Elle m’a coûté près de 300$! Je me précipite sur le boulevard qui mène vers le Speedway. C’est là que mon vélo a été transporté. Le temps presse. Je décide de faire de l’auto-stop. Moins d’une minute après avoir levé le pouce en l’air, un athlète américain m’amène à destination.

Les mécaniciens m’attendent avec ma petite boîte et me passe en priorité. Quand je leur remets mon précieux dérailleur, j’ai l’impression de remettre un cœur à des chirurgiens. C’est une transplantation qui sauve la vie de mon Championnat! Les deux genoux me plient, je m’accote sur un pilier de béton et enfin, la pression tombe. Je peux respirer calmement. Lorsque j’enfourche mon vélo à 13h00, je suis rassurée. J’ai une heure devant moi pour effectuer un tour de reconnaissance du circuit. Ça me rassure énormément. Mon sourire revient.

À 14h00, c’est le moment d’installer mon Pinarello pour la nuit dans la zone de transition. Les racks à vélos sont si hauts que de nombreux vélos, dont le mien, flottent dans les airs. Mes roues ne touchent pas terre!

Samedi: Mon Championnat du monde de Duathlon


Samedi matin, les élites prennent le départ. Je décide de ne pas assister à leur compétition. Je préfère déjeuner sagement, retourner me coucher et déjeuner de nouveau vers midi. Mon départ n’aura lieu qu’à 15h40 alors je préfère conserver toute mon énergie.

À 13h00, nous prenons une navette. C’est le moment d’aller préparer ma zone de transition. Je clippe mes souliers de vélo sur mes pédales, positionne ma chaîne sur la bonne vitesse, remplis ma bouteille Profile Design de Gatorade et mon sac de potence de Blocks.

Contrairement aux trois derniers jours où il a fait soleil et près de 30 degrés Celcius, aujourd’hui il pleut et le thermomètre oscille autour de 18. Tant mieux s’il fait frais mais j’avoue que le parcours rendu glissant par la pluie m’inquiète un peu. J’ai déjà été témoin de chutes à vélo alors il faudra être prudente.

Je m’installe le pied sur la ligne de départ, en première place parmi les femmes de 44 ans et moins.

Mon demi-marathon à Montréal m’a donné confiance et je suis convaincue que je suis rapide en course à pied. De plus, ma 10e place parmi 100 femmes de mon âge lors de mon demi-ironman l’an dernier me laisse croire que je vais performer aujourd’hui.

Erreur!


En moins de 500 mètres, je réalise que je suis au Championnat du monde : je me fais dépasser par au moins une vingtaine de femmes! Wow, elles sont incroyablement rapides! J’oublie mon rêve irréaliste de terminer parmi les 10 premières. Par contre, j’obtiens mon meilleur chrono à vie sur un 10 km (42 min 03) en effectuant en plus un split négatif (2e lap de 5 km plus rapide que le premier). Et si les deux laps de course à pied font précisément 5 km, j’ai réalisé un autre objectif que je croyais inatteignable cette année : casser le 20 au 5. En effet, j’ai parcouru le deuxième lap en 19 :42.

Les parcours de course et de vélo comportent de nombreuses côtes abruptes mais courtes, des faux plats et d’innombrables tournants très techniques. Je les considère exigeants même si je m’entraîne régulièrement sur des parcours coteaux.

Je maintiens une fréquence cardiaque moyenne de 176 battements/min durant ma première portion de course à pied. En vélo, mon cœur descend à 162 battements/min mais je sens que je pousse la machine. Lors de mon deuxième lap de 20 km, je m’attends à me faire dépasser par une Québécoise qui m’a toujours battue en duathlon. Mais les kilomètres passent et je suis toujours en tête. Je suis plus rapide en course à pied mais elle me rattrape toujours en vélo. Que se passe-t-il? Où est-elle? Lorsque je franchis le tunnel qui me ramène à la piste de Nascar, et que je tourne en rond pour effectuer ma dernière boucle, je réalise que cette fois-ci, je franchirai le fil d’arrivée la première.

Lors du dernier 5 km de course, mes batteries commencent à être vidée. Je parviens à monter à 171 battements/minute de moyenne. Je constate que je suis moins rapide mais la détermination de ne pas me faire rattraper demeure. Je suis dans le tapis et si je n’ai pas de broue dans le toupet, c’est parce qu’il pleut à boire debout!

Lorsque les derniers mètres approchent, j’attrape en passant un petit drapeau canadien qu’on me tend. Les deux bras levés vers les nuages qui me pissent dessus, le sourire aux lèvres sous la pluie qui me lave de ma sueur, je fais un voeu en franchissant le fil d’arrivée. Je souhaite très fort que mon « post ironman syndrome » ait été disqualifiée sur le parcours.

Sortie de filles




Ce matin, je rejoins des copines du club pour une randonnée de vélo entre filles. Comme pour ma sortie avec Papa Bear, aucun objectif précis en tête sinon d’avoir du plaisir.


C’est ça la magie de l’automne : la fin de la saison de compétitions. On enfourche nos montures pour rouler en « matantes » dans la campagne, on oublie les intervalles, le kilométrage, la vitesse, la cadence, le rythme cardiaque… On respire à pleins poumons « l’odeur d’écurie de Givenchy », on se moque du vent qui se moque de nous et on mange du fromage en crottes acheté dans une épicerie de village.

C’est exactement ce dont j’ai besoin en ce moment.


Merci les filles pour ce petit moment de détente et de bonheur.

Enfin être moi

Je croyais à tord que mon Ironman se terminerait en franchissant le fil d’arrivée. Ce n’est en effet pas le cas. Lake Placid semble avoir siphonné bien plus que mon énergie et ma volonté. Depuis le 26 juillet dernier, je suis épuisée, je passe mes journées à dormir ou à procrastiner. Je manque de concentration, je cherche mes mots et je me sens facilement déstabilisée. Les rencontres sociales me drainent et le bruit m’étourdit. Même le soleil manque d’arguments pour me faire sortir dehors. Je dois sortir le fouet et me donner des coups de pieds au derrière pour parvenir à aller m’entraîner. Je ne suis pas retourner nager. J’ai fait moins de 200 km de vélo en 2 mois mais je suis au moins parvenue à maintenir un minimum d’entraînement en course à pied. Pour mon équilibre, je me suis dit qu’il fallait au moins que j’aille courir une journée sur deux.

Depuis mon Ironman, je ressens le besoin de retourner aux sources. Le besoin de redécouvrir le plaisir de m’entraîner. Et cela passe tout d’abord par la course à pied, mon premier amour. C’est pour cette raison que je me suis inscrite au demi-marathon de Montréal. En 2005, ce fut ma première course à vie, celle où j’ai eu le coup de foudre. Alors j’ai eu envie de courir ce demi-marathon de nouveau pour retrouver le plaisir de courir et pour faire le bilan. Où en suis-je présentement? Suis-je encore capable d’apprécier une course? Suis-je encore capable de performer dans ma discipline ? C`est ce que j`allais vérifier.

Alors le 14 septembre au matin, je me suis présentée sur le pont Jacques-Cartier avec des milliers d’autres coureurs. Pour la première fois depuis longtemps, je me sentais bien. Je me sentais MOI. J’étais jasante, souriante et j’avais ENVIE de courir. Partie l’anxiété et disparue cette barre sur mon front qui pèse «tout le poids du monde».

Le maire Tremblay se promène et serre des mains. Il s’empare de la mienne et me demande quel temps je vise. Je réponds spontanément 1h35. Optimiste la petite madame, que je me dis. Je fais la rencontre d’un triathlète qui a complété le demi-ironman à Montréal la veille. On décide de se suivre.

Ça y est, le coup de départ vient d’être donné… mais ça prend tout de même quatre minutes avant que je franchisse le fil de départ. Je retrouve avec plaisir l’énergie des coureurs qui m’entourent et le bruit feutré des milliers de pas qui se dirigent avec détermination vers le Stade olympique. Je perds mon compagnon de course qui semble disparaître derrière moi. Pourtant, il n’est pas loin. Quelque part au milieu du trajet, il passe devant moi et me dit que j’ai 50 secondes de retard sur mon objectif. Alors je passe en vitesse supérieure. Ça va super bien. Je souris. Je croise des amis. Je me sens dans mon élément.

L’ambiance me porte lorsque je monte la côte Pie IX et je dépasse des hommes qui n’apprécient pas la compétition féminine! Ça me fait sourire encore plus. Aucune femme n’est passée devant moi depuis le début de la course ! Le temps et les kilomètres se sont enfilés si rapidement que déjà, je franchis le fil d’arrivée!

Mon chrono : 1 :35 :31. J’ai couru mes 16 premiers kilomètres à un pace moyen de 4 :34/km et mon accélération pour les 5 derniers m’aura permis d’obtenir un pace moyen, pour mon demi-marathon, de 4 :31/km.

Parmi plus de 350 femmes dans mon groupe d’âge, je termine 3e (chip time). Un podium virtuel puisqu’officiellement, je suis 5e avec le «gun time». Ça m’apprendra à mieux me positionner au départ. Ça me fait sourire. Ça me fait du bien.

Je suis comblée, une fois de plus. Oui, enfin, aujourd’hui je me sens super bien. Détendue. En pleine forme.

Lorsque je reviens chez moi, je pense au Championnat du monde qui approche à grands pas et je réalise que ça me tente un peu plus d’y aller…


P.S. Cinq jours après mon demi-marathon, j'ai réalisé que je m'étais de qualifiée pour le marathon de New York 2010!

Sortie de vélo avec Papa Bear

Aujourd’hui, je m’en vais rendre visite à Papa Bear et Mama Sweet que j’ai rencontrés à Lake Placid. Depuis mon Ironman, ils font maintenant partie de ma vie quotidienne! On s’écrit à tous les jours, ils sont venus nous rendre visite à la maison et ce matin, c’est à mon tour d’aller les voir.

Ils ont une mission : me faire sourire et éloigner de moi les pensées négatives qui remplissent mon quotidien. Mon post-ironman, c’est comme un voile de brume qui s’installe le matin lorsque j’ouvre les yeux : je vois moins clair, je ne pense qu’à rester couchée et lorsque je parviens enfin à me lever, j’avance à tâtons! Mais aujourd’hui, lorsque le cadran sonne, j’ai enfin le goût de sortir du lit.



Lorsque j’ouvre le garage et que j’aperçois mon Pinarello, j’ai l’impression de revoir un vieil ami avec qui je m’étais brouillé. Nous faisons la paix et je l’embarque dans la voiture. Lui et moi, on part faire équipe de nouveau et ça me fait plaisir.



Lorsque j’arrive au terrain de camping où sont installés mes 2 amis, j’aperçois Phil qui scrute l’horizon du regard. Il m’attend avec impatience et ça me fait chaud au cœur. Ahhhh! Je sens que je vais passer une belle journée.

Vers 10h30, Phil et moi enfourchons nos vélos. Direction? Kilométrage? Trajet? Aucune idée et ce n’est absolument pas important. Je ne suis pas ici pour m’entraîner. Je suis ici pour aller rouler avec un ami et passer un moment en agréable compagnie. Détachement total de tout ce qui a envahit mon quotidien depuis des mois.


Tout prétexte est bon pour arrêter : prendre une photo, raconter une anecdote, manger un sandwich, une crème glacée ou des frites. On s’amuse comme des petits fous à propos de tout et de rien. Une belle complicité. Un moment unique qui me fait oublier que plus rien ne va depuis mon Ironman.


Nous rejoignons Jimmie vers 18h00 avec près de 90 kilomètres dans les jambes. Je suis complètement vidée mais cette fois-ci, c’est positif. Ce n’est pas mon âme qui est fatiguée aujourd’hui. C’est une belle fatigue : comme un enfant qui a joué dehors toute la journée et qui s’endort avec le sourire avant d’avoir mangé son dessert.

Merci Phil et Jimmie, pour cette journée de soleil.

mardi 29 septembre 2009

La Sainte Vierge et le mystère de la Caramilk

Je ne savais pas trop à quoi m'attendre en franchissant le fil d'arrivée de mon Ironman. En tout cas une chose est certaine, je n'ai pas assisté à l'apparition de la Sainte Vierge et je n'ai pas découvert le secret de la Caramilk.

Franchir ce fil mythique ne répond pas à nos questions existentielles. Au contraire.

mardi 8 septembre 2009

Dans la lune

Hier je suis allée courir. Ça m'a pris un énorme coup de pied au derrière pour franchir la porte. En théorie, je visais 28 km.

Je n'ai aucune attente pour le Championnat du monde et aucune motivation pour m'y préparer. Mais je me dis qu'il faut au moins que j'aie un objectif à long terme pour me faire bouger alors j'essaie de m'entraîner pour le marathon de New York qui aura lieu le 1er novembre prochain.

Donc hier, j'espérais pouvoir courir 28 km. Je suis partie de chez moi en direction du Parc du Mont St-Bruno. J'ai emprunté la montée du Sommet Trinité pour me rendre à l'entrée située sur la rue des Hirondelles. Au minimum, me suis-je dit, si je me rends là et que je reviens chez moi, j'aurai au moins couru 8 km.

Les deux premiers km ont été pénibles. Pffffff. Tranquillement pourtant, j'ai senti que ça me tentait finalement!

Alors j'ai couru et couru.

Comme je n'avais pas prévu un itinéraire précis, je m'étais dit que lorsque j'attendrais 28 km OU 2h30 de course, j'arrêterais.

J'étais dans la lune, ça allait super bien, alors je courais, je courais...
Puis à environ 1,5 km de la maison, au retour, j'ai regardé mon ordinateur de course...
Ayoye!

J'ai couru pendant 3 heures et enfilé 34 km! Je ne me sentais même pas fatiguée!

Ça vaut la peine les coups de pied au derrière.

Un professionnel sur ma route

Suite à la parution d'un article dans un journal local à propos de mon Ironman, mon orthésiste-prothésiste, Dominic Véronneau de chez Ortho Action, m'a reconnue sur une photo. "Hey, c'est ma cliente!", s'est-il dit. Après avoir parcouru mon blogue et constaté que j'avais eu des problèmes avec mon genou au cours de l'été, il m'a tout de suite contactée pour m'offrir d'apporter des modifications à mes orthèses. J'ai trouvé ça extrêmement professionnel de sa part!


Je suis allée chez Ortho Action la première fois il y a quatre ans. Je me préparais pour mon premier marathon et j'avais dû suivre des traitements de physio parce que j'avais mal partout: ischio, bandelette, muscles fessiers. Ayant constaté que j'avais les pieds plats, mon physio m'avait recommandé de consulter un orthèsiste. C'est comme ça que je suis entrée en contact avec Ortho Action. J'avais beaucoup apprécié le service et les conseils qu'on m'avait prodigués et j'étais ensuite retournée une fois par année pour vérifier que tout allait bien avec mes orthèses.

Lorsque mes problèmes au genou sont apparus au mois de mai dernier, j'ai pris plusieurs mesures pour tenter de régler le problème.

1) J'ai débuté de la physio.

2) J'ai cessé de porter des souliers "racers" pour m'entraîner et je me suis procuré des '"light trainers".

3) Je me suis fais faire une nouvelle paire d'orthèses. Ma première paire commençait à avoir beaucoup de millage!

Comme j'ai été instantannément confortable avec mes nouvelles orthèses, je ne suis pas retournée consulter Dominic ensuite. J'aurais dû. Heureusement, en parcourant mon blogue, mon orthèsiste m'a vue courir sur des vidéos et a constaté qu'il pouvait probablement m'aider en apportant des modifications à mes orthèses.

Alors voilà, quand j'ai reçu son coup de téléphone la semaine dernière, j'ai été très agréablement surprise par son professionnalisme... et je suis évidemment retournée le voir!

Merci Dominic.

Pour accéder au site internet d'Ortho Action, CLIQUEZ ICI.

vendredi 4 septembre 2009

Prête, pas prête... ça s'en vient

Le Championnat du monde de duathlon approche à grands pas. Si mon billet d'avion n'était pas déjà acheté et si je n'avais pas déjà dépensé autant d'argent pour cet événement, je n'irais pas. Je ne me sens pas du tout préparée pour cette compétition. On dirait que les Championnats du monde et moi, on est pas dû!

À Vancouver, en 2008, j'étais très consciente de ne pas faire le poids. Ma faiblesse en natation me désavantage énormément en triathlon de distance olympique. Convaincue que c'était ma seule chance de participer à un tel événement, je n'avais pu résister à l'envie d'y aller quand même. J'ai terminé 2e avant dernière mais l'expérience que j' ai vécu là-bas aura value toutes les médailles du monde.

En obtenant ma médaille de bronze aux Championnats canadien de duathlon en septembre 2008, j'étais vraiment fière, cette fois, de me qualifier par la porte d'en avant. Pour ce Championnat du monde là, c'était différent: je voulais non pas seulement "participer", mais bien y aller pour "performer". Malheureusement je ne me sens pas prête du tout.

Depuis mon Ironman, je suis allée rouler en moyenne une fois par semaine sur mon vélo. J'ai beaucoup de difficulté à me convaincre. Mon pauvre Pinarello est tout seul dans le garage et il est encore couvert de Gatorade. Je n'ai pas pris soin de lui depuis un petit bout de temps.

Je vais courir par contre. Ça, ça me fait vraiment du bien.

Hier, je suis allée au Parc du Mont St-Bruno. Dans les sentiers, j'ai croisé un homme qui marchait un chapelet à la main. J'ai probablement interrompu un de ses "Je vous salue Marie" en le dépassant mais il m'a sourit. Et un sourire comme ça, au milieu du bois, ça vaut toutes les bénédictions de la terre. Ça ramène à l'essentiel. Pourquoi faire ça compliqué quand ça peut être simple?
Alors prête pas prête, j'irai au Championnat du monde. Et plutôt que de viser la performance, je ferai face à cette compétition comme j'ai abordé mon Ironman, une étape à la fois: 10 km de course, 40 km de vélo, 5 km de course.

Mon but? Franchir le fil d'arrivée le sourire aux lèvres avec un petit drapeau canadien à la main !

jeudi 3 septembre 2009

Post Ironman Syndrome


Je suis en train de lire "Le violoncelliste de Sarajevo" décrit comme "l'un des ouvrages les plus poignants et musicaux tout à la fois". Ce livre raconte comment, après la mort de vingt-deux civils tués par un obus à Sarajevo, un violoncelliste va se dresser contre la guerre et s'installer dans le cratère de l'obus - cible vulnérable et idéale face aux snipers - et jouer l'Adagio d'Albinoni, vingt-deux jours de suite, pour commémorer chacune de ces morts."

Ayant une connaissance limitée des oeuvres classiques, je suis allée sur Youtube pour écouter cet Adagio. En l'entendant, j'ai eu l'impression d'être ce violoncelliste, assis sur sa chaise dans le cratère, enserrant avec tendresse son instrument et par lui, exprimant toute sa tristesse.

Cette musique correspond tout à fait à mon état d'âme présentement.

Pour entendre l'Adagio d'Albinoni, CLIQUEZ ICI.

The Cellist of Sarajevo


I am presently reading this book about a cellist playing the Albinoni's Adagio in memory of 22 civilians who died when a shell exploded while they were waiting in line to buy bread in Sarajevo. The Cellist played the Adagio 22 days in a row, sitting in the crater, offering himself to the snipers.


Listening to the Adagio on Youtube, I felt like beeing this Cellist, holding his instrument in his arms like an embrace and with it's music, giving a voice to his sadness.


To hear the Albinoni's Adagio, CLIC HERE.