Iron Roman - Le récit de mon Ironman

Pour lire le compte-rendu de mon expérience à Lake Placid le 26 juillet 2009, cliquez ici.












Pour voir le "Photo Roman" de mon Ironman, cliquez ici.





jeudi 2 juin 2016

Marathon d'Ottawa 2016



Fidèles à nos habitudes, Éric et moi arrivons à Ottawa le vendredi afin d’aller à l’Expo le plus tôt possible pour profiter des aubaines. Il fait déjà très chaud à l’extérieur et les températures annoncées pour le week-end dépasseront les 30 degrés Celcius. Je crains plus le fait que le marathon soit annulé que la chaleur elle-même ! Les organisateurs ont beau nous suggérer fortement de revoir nos objectifs à la baisse, je ne peux m’y résoudre. Je vise 3 :30 :00 et je n’ai pas de plan B ! De plus, j’aimerais vraiment terminer dans les 10 premières de mon groupe d’âge. Moi qui bois très peu d’eau habituellement, je me promets de m’hydrater à chaque fois que cela sera possible et je me promets également de réajuster ma vitesse si je sens que mon corps le demande. Oui, j’espère courir en 3 :30 :00, mais je demeure réaliste. La température jouera contre nous. Même si en général la chaleur ne semble ne semble pas trop m’affecter, j’ai déjà eu un coup de chaleur par le passé (Championnat canadien de duathlon 2008) et je ne tiens pas à répéter l’expérience.

Le samedi soir, Éric et moi allons encourager Miguel et Sophie qui participent à la course de 10 km. Celle-ci a été retardée d’une demi-heure à cause de la chaleur. Donc, départ à 19h00. Il fait encore très chaud et la pluie s’annonce. Je me sens fébrile lorsque les élites partent et j’ai les larmes aux yeux. Demain, ce sera mon tour et je renoue avec le marathon après une pause de 7 ans. Mon dernier marathon, celui de New York, date de novembre 2009 ! 

Dimanche matin. 5h15. Je suis réveillée et Éric également. On déjeune et on se prépare. J’enfile mon pace-band et vers 6h30, nous sommes en direction de la ligne de départ. Je tiens à être dans mon corral le plus tôt possible car je veux absolument trouver le lapin de 3 :30 :00. En chemin, on croise Karl, un ami triathlète qui espère se qualifier pour Boston. On lui souhaite bonne chance.

Rendue dans mon corral, je trouve facilement mon lapin. En fait, ils sont deux à offrir le service pour le temps que je vise. Je jase un peu avec l’un deux et je croise une athlète de mon club de course, Marie-Andrée, qui va courir avec nous. Quelle surprise de rencontrer également Roxane, une coureuse avec qui j’avais jasé lors du 30 km des Érables. Nous ferons la course ensemble. Je suis très contente d’être en sa compagnie.

Il fait étonnement frais ce matin, autour de 18 degrés, et je suis confiante d’atteindre mon objectif.

Voilà, c’est l’heure du départ. Moi qui croyais que l’émotion me gagnerait et que j’aurais de la difficulté à retenir mes larmes, je pars plutôt avec le sourire et je me sens très calme. Il y a très peu d’attente avant de franchir le fil de départ. C’est parti pour 42.2 km !

Tout au long du parcours, je garde un œil attentif sur mes lapins et sur ma compagne, Roxane, que je ne veux pas perdre de vue. Et tout au long du parcours, je réévalue constamment mon état. Je bois à chaque point d’eau et ils sont nombreux. Au demi-marathon, j’en saute un. Je n’ai pas soif et je me sens pleine ! Je prends également des gels régulièrement pour entretenir mon énergie.

Roxane est à mes côtés et nous jasons de temps à autre. Le rythme me semble confortable et je ne sens pas du tout la chaleur qui s’installe.

Au 32e km, je sens que mes quadriceps durcissent. Je pense à mon rendez-vous en massothérapie prévu le lendemain matin et je dédie ce km à Glenn, mon massothérapeute. Ça me fera tellement de bien, je savoure le moment d'avance.

Au 35e km, je réévalue la situation une fois de plus. Cette fois, je crois que je dois ralentir. J’en informe ma nouvelle copine et tranquillement, même si ça me déçoit, je la laisse s’éloigner avec le lapin.

Quelques kilomètres plus loin, je croise des membres de mon club de course. Leurs encouragements me font du bien. L'un deux court avec moi quelques instants. Je lui demande des nouvelles de Marie-Andrée que j'ai perdu de vue depuis longtemps. Il me dit qu'elle n'est pas encore passée alors que je croyais qu'elle était devant moi. Il me souhaite bonne chance et me laisse continuer seule.

Plus loin, je croise Miguel et Sophie près du Centre des Congrès. Je les cherchais des yeux sachant qu'ils seraient là pour m'encourager. Je suis heureuse de les croiser, ça me donne un petit regain d'énergie. Ce court moment me fait du bien.

Puis, je me concentre de nouveau et tente de garder un rythme constant. D’une vitesse de près de 5 min / km, je descends à 5 min 15 puis à 5 min 30. J’ai l’impression d’aller très lentement. Au 40e km, je réalise pleinement ce que c’est que de courir un marathon : c’est mental ! Je me parle et je fais des calculs. Dans une dizaine de minutes, je serai marathonienne de nouveau. Allez, on ne lâche pas ! Je dépasse plein de gens qui marchent. Moi aussi, ça me passe par l’esprit de marcher mais je ne me l’autorise pas. Allez Hélène, t’es capable. Je continue à essayer de calculer. Peut-être que je vais réussir à terminer en 3 :32 :00…

Enfin, j’aperçois les dernières pancartes. Il reste 400 mètres. Un dernier tour de piste ! J’arrive. Je franchis le fil d’arrivée les bras dans les airs. Comblée.

Je manque mon objectif par 3 min en terminant en 3 :33 :08 mais ça ne me dérange pas du tout.
Je me sens très très heureuse. Je suis marathonienne de nouveau !

Après avoir passé le fil d’arrivée, je cherche Roxane des yeux un peu partout. Je suis convaincue qu’elle a atteint son objectif et ça me ferait vraiment plaisir de la revoir. Mais ce sera partie remise car je n’arrive pas à la localiser dans la foule.

L’effort que j’ai donné me rentre dedans. J’ai des crampes musculaires aux quadriceps et je me sens complètement vidée. Heureuse, très zen, mais complètement vidée. De plus, mes entrailles me jouent des tours. Il faut que j’aille au petit coin ça presse ! Chaleur ou effort soutenu ? L’un et l’autre sûrement, me font un effet bœuf après course.










Sophie et Miguel me rejoignent rapidement. Quelle n’est pas ma stupéfaction et ma joie lorsque Sophie m’apprend que j’ai terminé 7e parmi les 244 femmes de mon groupe d’âge. Wow, ça me fait vraiment plaisir. De plus, je sais que mon chrono me qualifie pour les marathons de Boston et de New York. Ça me fait un petit velours de plus !

J’ai déjà hâte de courir Montréal !



P.S. Quelques jours après la course, Line, une copine de triathlon, m'informe que nous sommes posées ensemble durant la course. Sans s'en rendre compte, nous avons couru avec le même lapin et nous ne nous sommes même pas vues ! Trop concentrées peut-être. Nous terminerons avec seulement 1 min 30 de différence dans nos chronos.