Iron Roman - Le récit de mon Ironman

Pour lire le compte-rendu de mon expérience à Lake Placid le 26 juillet 2009, cliquez ici.












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mardi 27 septembre 2016

Rock’n Roll Marathon – Montréal


Le 25 septembre 2016

J’étais très nerveuse la veille du marathon car avec une température annoncée tournant autour de 5 degrés au départ, je ne savais pas trop comment m’habiller. Chandail  long ? Camisole ? Harm-warmers ou non ? Bas de compression ? J’étais très indécise car coquette et superstitieuse, je voulais porter ma camisole rose ! N’avais-je pas remporté une médaille en avec elle ?

Le matin de la course, j’ai donc enfilé ma fameuse camisole, mes bas de compressions et un chandail pour me tenir chaud avant le départ et que je projetais abandonner sur le trajet. Je me suis préparé un sac de vêtements chauds pour me changer après la course et que je déposerais à la consigne. J’en ai profité pour glisser à l’intérieur une couverture thermique. Je projetais la mettre sur mes épaules avant la course pour me protéger du vent et me garder au chaud. Mais petit hic, trop nerveuse, j’ai oublié de la prendre avant de remettre mon sac ! Changement de dernière minute, je  troque les bas de compressions pour des petits bas courts auxquels mes orteils sont  plus habitués. Je ne veux pas prendre de chance, mieux vaut porter des vêtements que j’ai déjà enfilés lors de mes longs entraînements.

Je me dépêche car j’ai peur d’arriver en retard pour la photo de groupe de mon club de course prévue à 7h40. Je rejoins donc mes amis coureurs et on m’offre gentiment un imperméable en plastique pour me protéger du vent. Que je suis contente ! Je me déplace ensuite vers mon corral.

Aujourd’hui, je suis bien déterminée à atteindre 2 objectifs : courir mon marathon en 3 :30 :00 et gagner la médaille de bronze dans mon groupe d’âge. J’ai vérifié les chronos de l’an dernier et je pense que j’ai une chance. Je vais la tenter !

Arrivée dans mon corral, le numéro 3, je rencontre ma copine Roxane avec qui j’ai couru à Ottawa. Elle m’invite à tenter 3 :25 :00 avec  elle. Sa compagnie me ferait plaisir, mais je préfère m’en tenir à mon plan initial. On se quitte donc alors qu’elle s’éloigne dans le corral numéro 2.

Je trouve ensuite facilement mon lapin. Il s’appelle Denis et me semble bien s sympathique. Il nous explique sa stratégie. Courir la première moitié plus rapidement afin de mettre du temps en banque pour les faux plats traîtres de la deuxième moitié. Il semble bien connaître le parcours. Ça me met en confiance.

Quelques minutes avant le départ, j’abandonne  mon imperméable de plastique puis décide de retirer également mon chandail. Me voilà en camisole, exposée aux vents, par 5 degrés. Je me mets rapidement à claquer des dents et à trembler comme une feuille.

Enfin, c’est le départ. Je pense à mon frère René qui se bat contre la dépression et je décide de courir pour lui. À chaque fois que je verrai une pancarte indiquant un kilomètre, je penserai à lui.

Les deux premiers kilomètres demandent beaucoup de concentration. Il y a tellement de coureurs que j’ai peur de m’enfarger dans les pieds des autres ou de perdre mon lapin de vue. Du calme, tout va bien !
Ensuite, les kilomètres s’enfilent rapidement. Je refuse d’évaluer comment je me sens. Je préfère me distraire en écoutant ma musique et le bruit des pas autour de moi. J’apprécie les encouragements de notre lapin (il semble y avoir un gros groupe qui le suit) et je l’écoute quand il nous donne des conseils.

Au 7e kilomètre, il y a un point d’eau et un de mes collègues s’y trouve avec sa fille en tant que bénévole. Je le cherche des yeux mais dans le brouhaha, je n’arrive pas à le localiser.

Au 10e kilomètre,  nous avons engrangé 1 min 10 d’avance sur notre temps de passage. Mon ischion gauche fait des siennes. Je le sens raide mais ma foulée demeure bonne et mon rythme également. Alors je refuse de m’inquiéter.

En arrivant dans le Vieux Port, je sais que les côtes s’en viennent. Rien de dramatique à mon avis, même concernant la côte Berry. J’ai vu pire cet été ! Le moral est bon, tout va bien et il y a de l’ambiance autour de nous. On approche ensuite du Parc Lafontaine et on sent une différence lorsque les demi-marathoniens quittent le parcours pour se diriger vers leur fil d’arrivée. On a plus de place pour courir !

Au 21e km, nous avons 1 min 20 d’avance. Et comme dit un coureur : « C’est maintenant que le marathon commence ». Tranquillement, je me place devant mon lapin mais je le surveille dans mon angle mort.
Au 28e km, l’énergie descend mais je refuse d’y accorder de l’attention. Mon troisième gel fait bientôt effet et au 30e km, j’ai comme un deuxième souffle. On dirait que ça va mieux. Good. Tranquillement, je distance mon lapin. Il a probablement commencé à ralentir. Moi aussi. Au 32e km, mon avance est descendue à 30 secondes. Je dois maintenir le cap. Il ne me reste que 10 km. Une cinquantaine de minutes de plus et je franchirai le fil d’arrivée.

Je me mets à me poser des questions. Pourquoi je cours un marathon ? C’est souffrant !

De plus en plus, je dépasse des marathoniens qui marchent ou qui sont arrêtés, pliés en deux. Le flot de coureurs s’est étiré. J’ai de l’espace autour de moi pour courir, mais je me sens un peu plus seule aussi. Tout à coup, j’entends mon nom. Ma collègue Laëtitia est sur le bord de la rue et m’encourage. Je dévie mon trajet pour aller lui taper dans la main. Ça fait du bien. Elle me dit qu’elle sera là lorsque je repasserai. Je ne suis plus seule ! Et comme promis, elle est là lorsque je repasse plusieurs kilomètres plus tard.

Mon énergie descend. Au 40e km, je fais des calculs dans ma tête. Ma vitesse tourne autour de 5 min 15 / km. Mon chrono indique près de 3 :20 :00. Hummm… Vais-je atteindre mes objectifs ? Le lapin de 3 :30 :00 va-t-il me rattraper ou pire, me dépasser ?

Heureusement, plus je m’approche du fil d’arrivée, plus il y a de l’ambiance. Au dernier tournant, je stimule la foule en appelant leurs encouragements.

Je pense à mon frère une dernièrre fois. Puis enfin, c’est la fin.

3 :30 :35.

Est-ce la fatigue ou la joie d’avoir complété mon 8e marathon ? Je ne sais pas, mais j’ai un petit sanglot lorsqu’un jeune bénévole me passe ma médaille de finisher dans le cou !

Quelques pas après avoir franchi le fil d’arrivée, on me tape sur l’épaule. C’est mon cousin Simon qui m’a reconnue dans la foule. Il a franchi le fil d’arrivée 15 secondes avant moi!

Quelques instants plus tard, j’aperçois mon lapin. Je ne peux m’empêcher d’aller le remercier chaleureusement et de le prendre dans mes bras. Merci ! Merci Denis !

Je me rends ensuite vers la tente où sont distribués les manteaux de l’événement donnés à chaque marathonien qui a complété l’épreuve puis je me dirige vers les autobus chercher mon sac de vêtements chauds.

Puis enfin, je prends le temps de regarder les résultats.

Fébrile.


Médaille de bronze dans mon groupe d’âge !


vendredi 9 septembre 2016

Défi des collines - 30 km


Le 4 septembre 2016


Aujourd’hui, j’ai participé à la course de 30 km dans le cadre du Défi des collines à Ste-Catherine-de-Hatley.
Pour la première fois de ma vie, toutes disciplines confondues (triathlon, duathlon, course à pied) et toutes distances confondues, j’ai terminé première chez les femmes au classement général.
D’accord, c’était un petit événement, une soixantaine de coureurs. Mais le parcours était exigeant, environ 400 mètres d’ascension et c’était ma quatrième participation à une course en quatre semaines. Alors je me donne une petite tape dans le dos et j’affiche un sourire sur mon visage !
En théorie, ça devait être un simple entraînement mais dès le départ, j’étais en 3e position chez les femmes. La motivation était là pour tenter le tout pour le tout. En gros, le parcours est un allé/retour sur 15 km. Ça débute grosso modo par 15 km de descente pour ensuite, bien évidemment, remonter sur 15 km. Des côtes exigeantes et des paysages magnifiques, surtout en début de course avec la brume matinale.
Rapidement, au 7e km environ, je passe en 2e position. La première femme prend beaucoup d’avance sur moi. Au turn around, j’ai calculé qu’elle était à au moins 1 min 30 devant moi. Je la connais de visage, elle fait partie de mon club de course. Nous nous étions saluées au départ.
Plusieurs coureurs que je croise, surtout des femmes, m’encouragent en me criant que je suis deuxième.
Sur le chemin du retour, je perds la première femme de vue et je me concentre sur l’homme qui est devant moi et qui me servira de lapin. Tranquillement, je finis par le rejoindre. Je lui avoue qu’il est mon lapin et l’invite à rester devant. On rit un peu mais graduellement, je le devance.
Tout à coup, je réalise que j’aperçois de nouveau la première femme. On dirait qu’elle marche dans une montée. Fatiguée ? Blessée ? Tout ce que je sais, c’est que pour la rattraper, je dois maintenir ma vitesse.
À un point d’eau, je remercie les bénévoles mais ne prend rien au passage. Je leur crie que je dois absolument dépasser la femme devant moi.
Au 21e km, je regarde mon chrono, 1:43:23. Ça va super bien malgré les montées.
Au 22e km environ, je constate que la première femme quitte la route pour se diriger vers le stationnement. Elle abandonne, blessée. On échange quelques mots à mon passage et je poursuis ma route en première position. Je n’ose pas me retourner pour voir s’il y a des femmes qui me suivent.
Notre parcours nous amène à passer devant le fil d’arrivée et se poursuit sur une dernière boucle de 5,5 km que nous avons empruntée en début de course. Il y a de bonnes côtes qui s’en viennent et je sens mon énergie descendre. Mais je ne dois pas ralentir. C’est extrêmement exigeant au niveau mental, si je peux dire. Dans une côte, je ne peux m’empêcher de marcher quelques pas. La fatigue est là mais je repars la machine car je ne veux absolument pas me faire dépasser si près du but.
Enfin, j’aperçois le dernier tournant. Je suis euphorique, le fil d’arrivée est là et je suis la première femme à le franchir ! Heureusement que je n’ai pas trop marché dans la côte car la deuxième femme arrive moins de 20 secondes après moi !
La Tribune de Sherbrooke, un journaliste de Radio-Canada et un 3e journaliste d’un journal local, je crois, viennent m’interviewer. On me demande, entre autres, si je reviendrai l’an prochain pour défendre mon titre ! Amusant tout ça !
Chrono final sur ma montre Garmin, 2:28:26. Ce qui me donne une vitesse légèrement plus rapide que celle que je viserai au marathon de Montréal.
Maintenant, je dois absolument calmer mes ardeurs durant les prochaines semaines d’entraînement. Il faut que je récupère pour le jour J !

vendredi 2 septembre 2016

Demi-marathon Lévis-Québec

28 août 2016


Logés à l’hôtel Marie-Rollet, dans le Vieux-Québec, mon amoureux et moi sommes à 10 minutes à pied du transport par autobus qui nous amènera à la ligne de départ. Nous nous levons tout de même à 4h00 du matin afin d’être certains d’embarquer dans le premier autobus. Nous devons courir avant notre demi-marathon car selon notre programme, 35 km sont prévus aujourd’hui.

Malheureusement, le temps file rapidement. Avec le transport et un petit tout aux toilettes, il est déjà 6h00 lorsque je commence à courir. Comme je veux être de retour 15 minutes avant le départ, j’ai seulement le temps de courir 8 km. Il me faudra donc en ajouter 6 autres lorsque je franchirai la ligne d’arrivée.

De retour à la ligne de départ à 6h45, j’aperçois le lapin de 1h45. Je sais que selon mon programme, je dois le laisser partir sans moi. Je dois garder un pace mollo puis accélérer lorsqu’il me restera 9 km à parcourir. Je m’en tiens donc au programme et débute ma course à environ 5 :20 / km. Je me sens bien, c’est une vitesse confortable malgré les côtes qu’on doit monter pour traverser le pont. J’avale un premier gel autour du 7e km.

Tranquillement les kilomètres s’ajoutent au compteur. Au 12e km, c’est le temps d’accélérer et de prendre un deuxième gel. Ma vitesse passe à mon pace marathon, c’est-à-dire 5 :00 /km. Je me sens bien, il y a de l’ambiance et le parcours est plus facile.

Je franchis le fil d’arrivée en 1 :49 :14, plus rapidement qu’à Lachine, malgré un parcours plus exigeant. Je suis en meilleure forme cette semaine ! Mais ce n’est pas terminé. Je ramasse ma médaille, prends quelques verres de Gatorade et repars rapidement pour ajouter mes derniers 6 km, cette fois à une moyenne de 5 :30 / km.

De retour près du finish line, je croise mon amoureux et nous décidons de profiter du service de massothérapie gratuit offert aux coureurs. J’aurai doit à un massage à 4 mains de 10 minutes consacré surtout à mes tendons d’Achille qui sont un peu douloureux dernièrement.