C'était l'hystérie totale lorsque j'ai passé le fil d'arrivée hier pour mon premier demi-ironman après 6 mois de préparation. Ce fut mon triathlon le plus facile de l'été et ce, malgré les conditions pitoyables!
La veille, lorsque nous sommes allés récupérer nos sacs et que les conditions météo étaient épouvantables, l'organisateur a dit une phrase que je me suis répétée durant ma course: BEAT THE ELEMENTS !
La veille, lorsque nous sommes allés récupérer nos sacs et que les conditions météo étaient épouvantables, l'organisateur a dit une phrase que je me suis répétée durant ma course: BEAT THE ELEMENTS !
Éric et moi sommes arrivés une heure avant mon départ. Pas évident de préparer sa zone de transition à la noirceur! Nous n'avions pas pensé à apporter notre lampe frontale. Le soleil venait à peine de se lever lorsque nous sommes entrés à l'eau. La présence des 200 autres nageurs ne m'a pas du tout affectée. Je trouvais ça plutôt rigolo. J'avais l'impression que nous étions un paquet de nouilles en train de flotter dans une soupe froide! Je voyais très bien la corde des bouées sous l'eau et je n'avais qu'à la suivre des yeux pour m'assurer de nager droit. Je n'ai levé la tête que 3 fois sur 2 km pour vérifier ma direction! Rendue au «turn around», dans l'eau, je n'en revenais pas. Quoi? Déjà? Je me suis dit: «Moi, je suis partie pour faire la traversée du Lac St-Jean»! La deuxième moitié s'est écoulée aussi rapidement. Étant plutôt moche en natation, lorsque que j'ai vu mon chrono, en sortant, je me suis mise à hurler pour la première fois! Ça commençait super bien.
Ma première transition m'a semblée une éternité. D'abord enlever le wet puis peiner à enfiler mes manches de vélo, pas facile quand on est mouillée. Éric Drien m'avait prévenue! Et que dire des gants! Habituellement, je n'en mets pas durant un triathlon mais pour 90 km, je voulais pouvoir me moucher proprement! ;o)
La pluie m'inquiétait un peu évidemment à cause de ma chute à Sherbrooke. En dedans de 5 minutes, mes orteils se sont pétrifiés mais je n'avais pas du tout froid au corps ni aux mains. Au 60e km, je savais très bien que je pourrais maintenir mon rythme sans problème et j'étais convaincue que je ne prenais aucun risque pour ma portion course. Ma seule préoccupation: je ne voulais pas arrêter pour aller au petit coin! À un moment, j'ai entendu un groupe de filles du club m'encourager d'une voiture qui passait. Je n'ai pas réussi à identifier les voix mais j'ai vraiment sentie à ce moment-là que je faisais partie d'une gang et j'ai eu les larmes aux yeux. Merci les filles!
Je suis débarquée du vélo fraîche comme une rose (mais crottée) sans même sentir la transition vélo/course dans mes jambes. L'euphorie totale. J'ai crié ma joie à mon chum qui me guettait: j'avais coupé 30 minutes sur mes prévisions vélo! J'ai fait ma petite pause «pipi» avec soulagement dans la zone (je trouvais ça très drôle de vous entendre m'encourager dans la toilette les filles!) et je suis partie.
Dans ma préparation «psychologique», je m'étais dit que mes 3 premiers km de course seraient lents et plus difficiles. Pas du tout. Mes jambes ont tout de suite pris mon pace prévu de 5:30/km. Et plus les kilomètres passaient, plus ma vitesse augmentait! Je n'arrêtais pas de me dire: «Je suis prête pour Boston! Je suis prête pour Boston!» Mes orteils ont dégelés quelque part dans le premier tour.
J'ai eu 3 moments d'émotions en course à pied. Le premier lorsque David Durocher m'a dépassée en m'encourageant au premier tour. Il m'a dit que ça avait l'air de vraiment bien aller. Je suis partie à pleurer en lui répondant que oui, ça allait super bien. Mon deuxième moment de bonheur, ce fut lorsque Pierre Lavoie m'a dépassée peu de temps après. J'avais calculé qu'il franchirait le fil d'arrivé avant que débute ma course à pied. Je savais bien que Pierre n'allait pas plus lentement que prévu. Je devançais donc mes prévisions! Mon 3e moment, ce fut lorsque je suis passée devant la tente du club et que j'ai apperçu Christiane! Tu m'as fait pleurer cocotte!
À la fin de mon troisième tour, j'ai regardé mon ordi et j'ai vu 5h00. J'ai compris que je terminerais en moins de 5h30. J'ai poussé la machine. Allez, il reste du jus!
Stéphane Guilbault était vraiment bon hier pour imiter mon arrivée. J'ai franchi le fil en 5:26:49. Je n'arrêtais pas de crier et de dire «Je capotte, je capotte!». Je suis probablement la seule, cette journée-là, à avoir fait autant de bruit à son arrivée! J'en ai eu mal à la gorge! Je le sais, je suis exubérante et excessive comme dirait mon chum! Mais je suis faite de même! La prochaine fois, j'ajouterai un objectif à ma course: terminer en silence et en recueillement!
Je savais que j'étais prête mais j'ai préféré être conservatrice avec mes objectifs. Je voulais terminer en moins de 6h00, rouler à 27 km/h, courir à 5:30/km et surtout: ne pas marcher. Ç'a m'a fait vraiment plaisir d'apprendre que j'avais battu 5h40, le chrono «optimiste» que Christiane avant calculé pour moi! Chère Christiane!
J'ai eu besoin d'aide dans ma préparation pour ce premier demi-ironman. Un merci particulier à Pierre Svartman qui m'a fait énormément cheminer dans mon entraînement cette année. Merci à Jean-François Larouche et Éric Drien pour leurs conseils précieux. Merci à Isabelle, mon lapin en course à pied. Et merci à Christiane pour cette incroyable camaraderie hyperstimulante en compétition! Tu m'as répété souvent, que quand c'est difficile, il faut se dire: on est plus forte qu'on pense! J'ai gardé ça en tête constamment cet été durant mon entraînement et je pense que ça a porté fruit!
Hélène
P.S. J'ai failli embrasser mon vélo quand je l'ai récupéré à la zone de transition! ;o)
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