En ce dimanche maussade, Éric et
moi participons au Championnat canadien de duathlon dans le cadre des
événements du Triathlon Esprit. Nous
espérons tous les deux décrocher une place dans l’équipe canadienne pour le
prochain championnat du monde. Pour y parvenir, nous devons terminer dans les
dix premiers de notre groupe d’âge.
Toute la semaine, j’essaie de faire des calculs. Qu’est-ce que
je devrais viser comme vitesse en course et en vélo ? Je ne sais pas trop. Le
seul duathlon que j’ai fait cette année, c’est un sprint. Aujourd’hui, je dois
courir un total de 15 km… Suis-je
capable de courir à 4 :30 / km ? En vélo, je me suis surtout entraînée sur
de longues distances en côtes. Peu de courtes distances rapides… C’est embêtant à évaluer. De plus, je ne
connais pas le calibre des femmes de mon groupe d’âge car je n’ai pas participé
à la Coupe du Québec cette année.
De la pluie s’annonce, j’ai peur que ce soit glissant en vélo et je
crains également d’avoir froid. Comment m’habiller ? J’opte pour enfiler mes
bas de compression qui me tiendront chaud, un cuissard de triathlon, une
camisole et des arm warmers. Je laisse un léger imperméable dans la zone de
transition au cas où je préfèrerais en enfiler un pour la portion vélo.
45 femmes prennent le départ et
12 sont dans ma catégorie d’âge. Chiffres que j’ignore lorsque la compétition
débute. Je décide de donner mon maximum dans cette première portion de course (2
boucles de 5 km). Difficile d’évaluer où
je me situe parmi les autres femmes. Je me sens bien, je n’ai pas froid et j’embarque
sur mon vélo sans mon imperméable. Je dois effectuer 9 tours. Bien qu’un
panneau d’affichage nous indique les 5 derniers tours que nous avons à
compléter, j’ai installé 9 élastiques sur mes barres de triathlon que j’enlève
au fur et à mesure pour m’aider à calculer où j’en suis. Ma vitesse est bonne,
elle toute autour de 30 km/h. Ça me convient. Il y a beaucoup de cyclistes sur
le parcours et il est à peu près impossible pour moi d’évaluer, encore une
fois, où je me situe parmi les autres concurrentes. Un léger crachin tombe
pendant qu’on roule et la chaussée est mouillée mais ça va.
Dernière portion de course à
pied, ma vitesse a chuté un peu. Je dépasse quelques coureurs, des hommes, mais
aucune femme en vue devant moi. Ce sera la surprise lorsque j’irai voir les
résultats car vraiment, je suis dans le néant par rapport aux autres.
Il pleut de plus en plus. Éric et
moi allons à la voiture nous changer et nous revenons ensuite pour aller voir
les résultats. Alors que nous sommes à la tente de Sporstats, on entend l’annonceur
dire : ‘’Chez les femmes de 45 à 49 ans, en troisièmes place, de
St-Basile-le-Grand…’’ Je sais que c’est
moi avant même d’entendre mon nom. Je
suis super contente. La dernière fois que j’ai participé au Championnat
canadien de duathlon en 2008, j’avais gagné la médaille de bronze dans mon
groupe d’âge. Mais comme j’avais eu un coup de chaleur et que j’étais à la
tente médicale, je n’avais pas pu monter sur le podium. Je me reprendrai donc aujourd’hui ! Et en
plus, cette médaille signifie une place dans l’équipe canadienne pour le
Championnat du monde.
Irons-nous en Espagne l’an
prochain ?
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