Enrhumée depuis 15 jours, je me sens fatiguée. Grosse semaine dans le corps. Mardi, entraînement sur la piste de 400 puis barbecue avec le club. Mercredi, soirée des Gémeaux. Mon amoureux et moi étions en nominations tous les deux cette année. Heureusement pas dans la même catégorie. Nous sommes revenus bredouilles mais flattés, tout de même, d’avoir été nominés. Vendredi, souper d’équipe chez Germain, je me couche à minuit pour la deuxième fois cette semaine et cela, la veille de ma compétition!
Je sais qu’il y a peu de femmes dans ma catégorie d’âge et que j’aurai un spot pour le Championnat du monde si je termine mon duathlon. Sincèrement, cette année, j’aimerais me qualifier par la porte d’en avant : avec un podium. Mais je ne me sens pas très bien alors mes attentes sont limités.
Je suis nerveuse. Je fais un petit warm-up avec Isabelle, Miguel et Michel. Leur présence me calme un peu intérieurement.
Je croise mon coach et je lui dit que je ne me sens pas bien. Ce qu’il me répond me restera en tête longtemps : « Dis-toi qu’aujourd’hui, tu vas savoir ce que tu peux faire quand tu ne files pas ».
Peu habituée aux départs qui se font si tard (13h30) et craignant la chaleur, je m’arrose copieusement la tête d’eau quelques minutes avant le moment fatidique.
Les secondes s’égrainent lentement et je réalise que mon GPS ne fonctionne pas. Merde, encore mon ordi Polar qui me joue des tours. Heureusement, ma copine Sylvie est là pour m’encourager. Je lui tends rapidement mon GPS pour m’en débarrasser.
Éric me crie de me placer plus près de la ligne de départ. Je me dis à l’intérieur de moi que ça ne change pas grand-chose aujourd’hui.
C’est parti. On s’élance vers le Championnat Canadien, vers une place pour le Championnat du monde de duathlon.
Je pars comme une balle pour attaquer mes 10 premiers kilomètres mais mes 2 rivales prennent de l’avance instantanément. Je sais que je pousse mais je sais également que je suis capable de tenir le coup. Tranquillement, à l’intérieur de 2 km, j’en dépasse une, puis l’autre. Hummmm… C’est bon pour le moral.
Je ne bois pas aux points d’eau pour gagner du temps en me disant que je pourrai boire en masse sur mon vélo. Vélo que j’enfourche rapidos après ma première transition.
Que j’ai soif!
Après 2 tours, (j’en ai 9 à compléter), il ne me reste plus rien à boire. Et je sens qu’une crampe au molet s’en vient. Ayoye. Quand ça pogue, ça fait mal. Je me mets à crier sur mon vélo et douleur oblige, je m’arrête sur le bord de la piste. Sophie arrive en courant. J’aimerais bien qu’elle puisse me masser le molet! ;o) Mais il faut que je reparte.
Heureusement, le molet est sous contrôle jusqu’à la fin de mon duathlon. Et heureusement, je peux obtenir de l’eau sur le parcours de vélo.
Mon avance gagnée en course à pied n’est pas suffisante, ma rivale me dépasse. Je ne serai probablement pas première à la Coupe du Québec…
Mes 40 km complétés, je me précipite pour ma dernière portion, un 5 km de course à pied. J’avais hâte de débarquer de mon vélo! Ça va plutôt bien. En fait, même si c’est souffrant de pousser, je sais, encore une fois, que je pourrai tenir.
Mais j’ai tout donné. Je suis épuisée. Une fois le fil d’arrivée passé, la machine se dérègle. Mon coup de chaleur se concrétise en grelottements et en crampes musculaires. Prise en charge par les premiers secours, je me ramasse toute nue sous 4 couvertures de laine, un thermomètre dans la bouche. Je n’ai aucune idée de mon classement quand soudain, j’entends l’annonceur dire : « Et en troisième place, de St-Basile, Hélène Lamothe. »
Hummm, Hummm, Hummm! Je me mets à marmonner avec mon thermomètre coincé entre les dents. Les secouristes arrivent en courant, croyant que ma situation empire. Dès qu’on me retire le thermomètre, je peux crier :
« C’est moi, c’est moi, j’ai une médaille. »
La porte d’en avant vient de s’ouvrir.
Iron Roman - Le récit de mon Ironman
Pour lire le compte-rendu de mon expérience à Lake Placid le 26 juillet 2009, cliquez ici.
Pour voir le "Photo Roman" de mon Ironman, cliquez ici.
samedi 13 septembre 2008
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1 commentaire:
Tu la méritais beaucoup cette médaille!!! Et c'est vrai qu'il faisait chaud.
Mon temps de vélo s'en est trouvé ralenti car je prenais une bouteille d'eau ou de Gatorade à chaque tour moi aussi, mais bon, je ne voulais pas nécessairement défoncer la porte d'en avant comme toi, ahahaha!
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