Iron Roman - Le récit de mon Ironman

Pour lire le compte-rendu de mon expérience à Lake Placid le 26 juillet 2009, cliquez ici.












Pour voir le "Photo Roman" de mon Ironman, cliquez ici.





mardi 18 août 2009

Le prix à payer

Mon Ironman est derrière moi. Plus d'un mois déjà. Il s'en est passé des choses dans ma tête depuis. Les journées qui ont suivi, je les ai passées en planant. Je suis même allée faire des intervalles de vélo 4 jours plus tard. La broue dans le toupet, à fond la caisse. Je me sentais super bien. Puis le week-end d'après, je suis tombée très fatiguée. Je suis retombée sur terre.

Avec les semaines qui ont passé, j'ai beaucoup réfléchis à tout ce que j'ai vécu pour me rendre au fil d'arrivée de ce Ironman, à l'émotion que j'ai ressenti en le franchissant et ça m'a amenée à repenser à toutes mes "premières fois" en compétition.

Lorsque j'ai traversé le fil d'arrivée de mon premier triathlon, un sprint, j'étais euphorique. Je n'ai battu aucun records, remporté aucune médaille, j'ai terminé parmi les derniers mais après 750 mètres de nage, 20 km de vélo et 5 km de course, je me sentais vraiment fière de moi. À cette époque, ces distances représentaient tout un défi ! Et tout comme après mon Ironman, j'ai plané pendant une bonne semaine sur l'adrénaline. Et ce fut exactement la même émotion lorsque j'ai franchi le fil d'arrivée de toutes mes premières fois: demi-marathon, marathon, triathlon olympique, Championnat du monde, demi-ironman... À Montréal, après mon premier demi-ironman, c'était l'hystérie totale! Que d'émotions!

Alors la question qui tue et que je me suis posée maintes fois: est-ce que tout l'entraînement, les sacrifices, les up and downs, les investissements de temps, d'argent, d'énergie ont valu la peine? Parce que se préparer pour un Ironman, c'est extrèmement exigeant. C'est un mode de vie. C'est mettre le doigt dans un engrenage.

Que personne ne se méprenne, j'ai profité pleinement de ces 13 heures 6 minutes et je ne regrette absolument rien. Ce fut une expérience humaine unique et dont je me souviendrai toujours. Je suis fière mais surtout très heureuse d'avoir complété cette épreuve d'endurance avec le sourire. Pourtant, honnêtement, je ne suis pas "accro" au Ironman. J'ai réalisé, maintenant que la poussière est retombée, que mon Ironman ne m'a pas amenée plus loin que n'importe quel autre défi que j'avais relevé auparavant. Remporter une médaille en demi-marathon m'apporte autant de satisfaction pour beaucoup moins de sacrifices.

Alors est-ce qu'il y en aura un autre?

Depuis Lake Placid, on me demande si je referai un Ironman un jour. Physiquement et émotivement parlant, je ne suis pas certaine de pouvoir ni de vouloir refaire tous ces sacrifices. Je ne fais pas une croix là-dessus mais mon Ironman m'a vraiment comblée, alors qu'est-ce que j'irais chercher de plus? Il faudrait que j'y réfléchisse.

Je ne m'étais jamais vraiment attardée auparavant à une autre question fondamentale: Pourquoi? Pourquoi faire un Ironman? Pourquoi en ai-je fait un? Je ne sais pas vraiment. Probablement pour voir jusqu'où je pouvais aller. Pour prouver aux autres que je pouvais le faire? Peut-être aussi. Pourtant, les autres, ils n'en ont rien à cirer! Et cette motivation là ne vous amène pas au fil d'arrivée, ça j'en suis convaincue. Non. Pour moi, faire un Ironman, ça ne s'expliquait pas. Je compare ça un peu à l'époque où je voulais avoir un enfant. Ça ne s'expliquait pas. Je voulais un enfant. Point à la ligne. Et au bout de cinq ans en clinique de fertilité, on m'a demandé mais pourquoi t'acharnes-tu autant à vouloir un enfant? Je ne savais pas, ça ne s'expliquait pas.

Mon Ironman, c'était pareil. Je voulais faire un Ironman. J'avais une liste innombrables de raisons pour ne pas en faire un et aucune vraie raison pour m'inscrire sinon que quelque chose au fond me moi me poussait à le faire. Alors je l'ai fait.

Si quelqu'un me mentionne un jour qu'il rêve de faire un Ironman, je vais l'encourager à réaliser ce rêve. Mais je ne pourrai pas m'empêcher de parler de cet engrenage dans lequel on insert le doigt quand on s'inscrit finalement.

Je lui parlerai de cette comparaison que j'ai déjà faite entre un Ironman et un voyage éclair de 24h en Chine en classe affaire. Ça fait cher la minute.

Alors ma réponse à cette question qui tue... Un Ironman, est-ce que ça vaut la peine? Oui... mais quel prix êtes vous prêts à mettre.

1 commentaire:

Sylvie a dit…

Je pense que c'est important de prendre chaques épreuves, qu'importe la distance, comme un événement en soi. Ils nous apportent tous quelque chose de différent. C'est comme ça que l'on se développe comme athlète et comme humain.
Très intéressant ton billet Hélène!
Bisou
xxx