Une semaine après Victoriaville, je prends le départ de mon
deuxième triathlon cette année. Celui de Gatineau, un événement auquel j’ai
déjà participé dans le passé.
La veille, nous allons nager dans le lac. Éric fait le tour
des bouées et complète son 750 mètres sans difficulté. Bien que je me sente à l’aise
et que je ne sois pas incommodée par la température de l’eau ou par les plantes
aquatiques, je préfère nager dans la section baignade. L’absence de
surveillance m’incite à demeurer prudente et à ne pas trop m’éloigner. Je me
rends tout de même jusqu’à une première bouée en dehors de la zone puis je reviens. J’ai confiance, ça devrait bien aller le
lendemain.
Il fait beau et chaud en ce 4 juillet. Ma zone de transition
est prête, je me sens bien. J’ai hâte de prendre le départ. Comme à
Victoriaville, ce sont les hommes qui sautent à l’eau en premier. Puis c’est le
tour des femmes. J’avance tranquille au coup de départ car je ne veux pas trop
m’exciter et faire monter mes pulsations cardiaques. Je me connais, il ne faut
pas que je m’essouffle trop si je veux garder le contrôle. Au début, tout va
bien. Je me sens en confiance parmi les autres femmes. Puis sans trop
comprendre pourquoi, après le quart de la distance, je me sens moins à l’aise
et je commence à avoir de la difficulté à mettre ma tête dans l’eau pour nager
le crawl. Je fais donc un peu de brasse puis de la marinière et je dois
finalement me résoudre à nager un peu sur le dos. De peine et de misère, je me
rends à la moitié de la distance mais dois faire une pause en m’accrochant une
première fois à un kayak.
Je repars tranquillement mais ça ne va pas. Je m’accroche
encore une fois à une embarcation puis une autre fois un peu plus loin. Ça ne
va pas du tout. Je m’accroche finalement à une bouée et examine la situation.
Je réalise qu’il est préférable que j’abandonne. Le bord de l’eau me semble si
loin et je me sens vraiment en détresse. Je fais signe à un kayakiste qui me
ramène à la plage.
Je suis disqualifiée. Moi qui ai déjà fait une vingtaine de
triathlons, je n’ai pas réussi à surmonter ma peur de l’eau libre aujourd’hui.
Pourquoi ? Je me sentais calme au départ. Il fait beau, il n’y a pas de vagues.
L’eau est chaude et j’ai droit au wetsuit. Il n’y a pas d’explication sauf
peut-être celle-ci : je n’ai pas suffisamment nagé en eau libre cette
année.
Malgré le fait que je sois disqualifiée, on me permet de
terminer mon triathlon quand même. Sur le coup, je suis vraiment contente. Je
cours vers la zone de transition et saute sur mon vélo. Mes pulsations
cardiaques sont vraiment très élevées et j’ai beaucoup de difficulté à
respirer. Je me sens en état de panique. J’ai peur et je ne sais pas de quoi.
Mais je continue malgré tout. Puis c’est la course à pied. Vraiment très très pénible.
Mon cœur bat à tout rompre et j’ai l’impression que je vais perdre connaissance
tellement je me sens mal. Je marche à quelques reprises et parviens tout de
même à compléter la distance.
Ça me prend toute la journée pour m’en remettre. Le soir, j’ai
encore de la difficulté à respirer. En me couchant, je repense à ma
participation au Championnat du monde de triathlon en 2008 à Vancouver dans l’eau
froide et dans les vagues. Je me demande vraiment comment j’ai réussi à
terminer l’épreuve sans paniquer… Je me sens mal juste à y repenser
.
Est-ce la fin du triathlon pour moi? En tout cas pour cet
été, je peux dire que ça ne me tente plus.
Vive le duathlon
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