Pour la première fois de ma vie, toutes disciplines confondues
(triathlon, duathlon, course à pied) et toutes distances confondues, j’ai
terminé première chez les femmes au classement général.
D’accord, c’était un petit événement, une soixantaine de coureurs.
Mais le parcours était exigeant, environ 400 mètres d’ascension et c’était ma
quatrième participation à une course en quatre semaines. Alors je me donne une
petite tape dans le dos et j’affiche un sourire sur mon visage !
En théorie, ça devait être un simple entraînement mais dès le
départ, j’étais en 3e position chez les femmes. La motivation était là pour
tenter le tout pour le tout. En gros, le parcours est un allé/retour sur 15 km.
Ça débute grosso modo par 15 km de descente pour ensuite, bien évidemment,
remonter sur 15 km. Des côtes exigeantes et des paysages magnifiques, surtout
en début de course avec la brume matinale.
Rapidement, au 7e km environ, je passe en 2e position. La
première femme prend beaucoup d’avance sur moi. Au turn around, j’ai calculé
qu’elle était à au moins 1 min 30 devant moi. Je la connais de visage, elle
fait partie de mon club de course. Nous nous étions saluées au départ.
Plusieurs coureurs que je croise, surtout des femmes,
m’encouragent en me criant que je suis deuxième.
Sur le chemin du retour, je perds la première femme de vue et je
me concentre sur l’homme qui est devant moi et qui me servira de lapin.
Tranquillement, je finis par le rejoindre. Je lui avoue qu’il est mon lapin et
l’invite à rester devant. On rit un peu mais graduellement, je le devance.
Tout à coup, je réalise que j’aperçois de nouveau la première
femme. On dirait qu’elle marche dans une montée. Fatiguée ? Blessée ? Tout ce
que je sais, c’est que pour la rattraper, je dois maintenir ma vitesse.
À un point d’eau, je remercie les bénévoles mais ne prend rien
au passage. Je leur crie que je dois absolument dépasser la femme devant moi.
Au 21e km, je regarde mon chrono, 1:43:23. Ça va super bien
malgré les montées.
Notre parcours nous amène à passer devant le fil d’arrivée et se
poursuit sur une dernière boucle de 5,5 km que nous avons empruntée en début de
course. Il y a de bonnes côtes qui s’en viennent et je sens mon énergie
descendre. Mais je ne dois pas ralentir. C’est extrêmement exigeant au niveau
mental, si je peux dire. Dans une côte, je ne peux m’empêcher de marcher
quelques pas. La fatigue est là mais je repars la machine car je ne veux
absolument pas me faire dépasser si près du but.
Enfin, j’aperçois le dernier tournant. Je suis euphorique, le
fil d’arrivée est là et je suis la première femme à le franchir ! Heureusement
que je n’ai pas trop marché dans la côte car la deuxième femme arrive moins de
20 secondes après moi !
La Tribune de Sherbrooke, un journaliste de Radio-Canada et un
3e journaliste d’un journal local, je crois, viennent m’interviewer. On me
demande, entre autres, si je reviendrai l’an prochain pour défendre mon titre !
Amusant tout ça !
Chrono final sur ma montre Garmin, 2:28:26. Ce qui me donne une vitesse
légèrement plus rapide que celle que je viserai au marathon de Montréal.
Maintenant, je dois absolument calmer mes ardeurs durant les
prochaines semaines d’entraînement. Il faut que je récupère pour le jour J !
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