23 avril 2017
Ce matin, j’ai pris le départ du
21k Scotia de Montréal, course à laquelle je participe d’années en années. Mon
objectif, me servir de cette course pour faire un test au demi-marathon. Mes
résultats de début de saison se sont montrés décevants. (2 h07 au Demi-marathon
hypothermique / 1 h50 au Demi-marathon des glaces / 1 h46 au Half-marathon
Unplugged au Vermont). Comme mes chronos semblaient s’améliorer, tout de même,
j’ai décidé de tenter le coup pour 1h40 ce matin. C’est le chrono minimum que
je dois atteindre si je veux pouvoir courir un marathon en 3h30 de nouveau
cette année.
Sur la ligne de départ, j’ai pris
place près de Luc, le lapin de 1h40. Je me sentais bien et enthousiaste.
Peu de temps après le début de la
course, j’ai décidé de ne pas regarder ma montre Garmin. Je ne voulais pas voir
ma fréquence cardiaque. Je sentais qu’elle était trop élevée mais je ne voulais
pas le confirmer ! Au pif, je me suis dit qu’elle devait tourner autour de 176
battements minutes. (Vérification après course, en plein dans le mile !) Des
pensées négatives ont commencé à prendre place dans mon esprit. Je me disais
que mon objectif n’était pas réaliste. Je sentais que j’allais trop vite et que
j’allais me planter. Au 8e kilomètre, j’ai décidé d’y aller au feeling et de
faire MA course, pas celle du lapin. Je l’ai laissé filer. Mon rythme cardiaque
s’est replacé (172 battements / min). Mon sourire et le plaisir de courir ont
refait surface et mes pensées négatives sont disparues.
Même si je suis nulle en calcul
quand je cours (mon cerveau se transforme en jello), j’ai estimé au 3/4 du
parcours qu’il était réaliste pour moi de franchir le fil d’arrivée en 1h42. Un
léger vent de face un peu chiant m’a un peu torturée au dernier kilomètre.
Dany, un copain du club, m’a dépassée en m’encourageant. J’ai tenté de
m’accrocher à son ombre mais ce n’était pas facile. J’ai finalement franchi le
fil d’arrivée en 1 :42 :04. Pas pire calcul malgré mon jello !
5e / 109 parmi les femmes de 45-49
ans.
En franchissant le fil d’arrivée,
il y avait des secouristes. J’ai fait un high five à l’un d’entre eux. Il m’a
tout de suite saisi la main en me demandant si j’allais bien. Hummm, oui, que
j’ai répondu. ‘’T’es sûre que ça va bien ?’’, a-t-il insisté en serrant ma main
dans la sienne et en me regardant dans les yeux. Peut-être que mon ‘’oui’’
n’était pas assez convainquant… ‘’T’as eu chaud ?’’ Oui.
J’ai eu un souvenir en flash en
lui parlant. Lors d’un entraînement pour mon premier marathon, après 32 km de
course en solo sur l’île Ste-Hélène, j’avais demandé à un homme de m’indiquer
où se trouvait le métro… Il m’avait répondu : ‘’Madame, voulez-vous que
j’appelle une ambulance’’… Est-ce que j’avais l’air maganée à ce point-là
aujourd’hui et au même endroit en plus?
J’ai rassuré le secouriste qui
m’a laissée repartir pour ramasser ma médaille de finisher.
Incapable d’ouvrir ma bouteille
d’eau, j’ai demandé l’aide de Dany en lui disant que ma journée n’était pas
terminée : il me restait 13 kilomètres à faire pour compléter mon
entraînement de la journée. Mais avant de repartir, il me fallait absolument
aller vider mes boyaux qui semblaient tout à coup se liquéfier.
Assise dans une toilette
chimique, je réfléchissais à 2 options. 1) courir en sens inverse sur le
parcours du demi-marathon avec des toilettes pas trop loin et profiter de
l’ambiance un peu. 2) partir en solo dans ma bulle vers Longueuil sur la piste
cyclable. Pas trop logique, mais j’ai opté pour la bulle en solo.
Rapidement, j’ai été prise d’un
mal de cœur. À 3 reprises, je me suis dit, ça y est, je vais vomir. Mais comme
j’ai la tête dure, et l’estomac bien accroché, j’ai continué à courir. Et cette fois, le jello dans mon
cerveau m’a joué un tour. À 7,5 kilomètres, j’ai fait mon ‘’turn around’’ pour
revenir sur mes pas… Sauf que 7,5 x 2 ça ne donne pas 13… mais 15 kilomètres !
J’ai donc couru un total de 36
kilomètres aujourd’hui, 2 de plus que prévus au programme !
De retour à la maison, je me suis
rapidement assise devant l’ordinateur. Avec différents outils de prédiction,
j’en suis arrivée à la conclusion que je pouvais tenter 3h35 au marathon
d’Ottawa.
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