Iron Roman - Le récit de mon Ironman

Pour lire le compte-rendu de mon expérience à Lake Placid le 26 juillet 2009, cliquez ici.












Pour voir le "Photo Roman" de mon Ironman, cliquez ici.





dimanche 26 avril 2009

Raul Alcolea, Ironman Cuba

À Cuba, nous avons fait une rencontre très touchante et inspirante: celle de Raul Alcolea, Ironman. Je vous laisse lire l'article ci-joint publié dans Triathlete Magazine en 2007. Nous l'avons pris en photo pour être certain de pouvoir le mettre sur mon blogue.





























Nous avons rencontré Raul alors qu'Éric m'accompagnait à vélo tôt un matin pour mon entraînement de 21 km de course à pied. Raul qui partait s'entraîner également (125 km de vélo + 14 km de course à pied), nous a remarqués. Passionné de triathlon, il a tout de suite remarqué les aérobars d'Éric sur son vélo. Ils ont jasé longuement ensemble et Éric l'a invité à dîner avec nous après son entraînement. Raul nous a demandé une faveur: il désirait que nous l'accompagnions à vélo durant sa course à pied afin de profiter du même traitement que moi durant son entraînement. Il nous a fait très plaisir de l'escorter! Éric s'est chargé de lui donner régulièrement du Gatorade, que nous avions préparé pour lui, afin qu'il puisse bien s'hydrater.



Ce Cubain timide et réservé est un exemple de détermination. Il rêvait de faire du triathlon alors que posséder une simple bicyclette représentait tout un défi! Eh bien malgré des obstacles que plusieurs auraient considérés comme insurmontables, Raul a réussi a compléter plusieurs Ironman à Cuba. Ironman qu'il a soigneusement organisés lui-même à Santiago avec des moyens très modestes et une participation très modestes, de 5 à 8 athlètes.

Raul désire ardemment réaliser son rêve: participer à Ironman Canada à Pentincton en Colombie Britannique en août prochain. Une de ses amies a généreusement payé les frais d'inscription pour lui mais le plus dur reste à faire: Raul doit ramasser suffisamment de fonds pour payer son transport et son hébergement. Pas évident lorsqu'on gagne environ 20$ par mois.

Il a fait appel à nous et à plusieurs amis touristes triathlètes qu'il a rencontrés au fil des ans. À mon tour, je fais appel à vous en son nom!

Je vous invite à visiter ce site :
Vous pouvez contribuer à réaliser son rêve en faisant un don à l'adresse suivante:
Je vous en raconterai plus dès que j'aurai quelques instants.

C'est reparti!

Après mon marathon, j'ai passé deux jours vraiment déprimée. Ensuite, j'étais vraiment en colère, frustée. Puis vendredi, je suis allée courir, j'ai soupé avec des amis, j'ai bu du vin et j'ai rit! C'est reparti!

jeudi 23 avril 2009

Quelques photos










Photos insignifiantes pour vous mais pas pour moi! ;o)

Boston: autres petits détails personnels

J’ai perdu 4 livres pendant mon marathon. Deux de plus qu’habituellement.

J’ai dépassé Team Hoyt. Ce fut très touchant de les voir car la course semblait vraiment difficile pour le père.

Il y a toujours un moment, dans un marathon, ou je perds mon sourire. À Boston, ce fut en franchissant le fil de départ. J’étais extrêmement concentrée à ne pas perdre mon lapin, à zigzaguer pour me frayer un chemin, à accélérer et ralentir parmi les « coureurs obstacles ». Je n’avais pas le temps de sourire. Après, il était trop tard. C’est triste hein?

Mon plus fort moment d’émotion : lorsque j’ai enlacé mon amoureux venu m’encourager près de Heart Brake Hill. Et lorsque Jérome m’a encouragée à continuer. Ce fut un moment extrêmement intense.

Au demi-marathon, mon objectif est passé de 3h15 à « être capable de terminer mon marathon ».

Au 30e kilomètre, il était réaliste de croire que je me requalifierais pour l’an prochain (3h45) mais ça ne signifiait pas grand-chose pour moi. À quoi ça servait de me requalifier? Je ne voulais pas revenir à Boston ni aller courir New York à l’automne d’ailleurs… et je ne voulais plus faire mon Ironman. Motivation zéro.

Autour du 35e kilomètre, il était réaliste de croire que je pouvais terminer en moins de 3h30. Et puis après? 3h31 qu’est ce que ça change? Rien.

Quelque part, plus loin, Marc Racine, compagnon du marathon de Niagara Falls, m’a dépassée en m’encourageant à m’accrocher et à le suivre. Impossible. Mais ça m’a fait vraiment plaisir de constater que tout allait bien pour lui.

À 40 km, tout à coup, 3h30, ça changeait tout. J’ai accéléré.

Au fil d’arrivée, je n’ai pas levé les bras en signe de victoire. Aucune émotion particulière. C’est triste hein?


Un beau moment, lorsque j’ai revu Marc Racine après avoir franchi le fil. Ça m’a fait vraiment plaisir de le retrouver. Un bon « hug », ça fait du bien.








L'expérience Boston

C’était la première fois que je participais à un marathon d’une telle ampleur. Gérer une foule de plus de 25 000 coureurs demande une organisation extrêmement bien rôdée et on s’en rend compte de mille et une manières.

Lorsque mon taxi m’a amenée aux autobus qui nous transportaient vers la ligne de départ, je n’en revenais pas. Des centaines d’autobus jaunes nous attendaient stationnés et formant une longue et interminable chaîne. C’était vraiment impressionnant. Et la discipline régnait pour l’embarquement.

La gestion des coureurs par enclos (corrals) selon notre numéro de dossard et les deux départs successifs (10h00 et 10h30) étaient rigoureusement surveillés et orchestrés.

La gestion des « pipis » aussi. Menace de disqualification si on vous surprend à soulager votre vessie ailleurs que dans une toilette chimique. Et des toilettes chimiques, il y en avait ! Malgré tout, les lignes d’attente s’allongeaient au fil des heures. Il faut dire que j’y suis allée 4 fois… multipliez cela par 25 000 !

Deux immenses chapiteaux avaient été dressés afin de protéger les coureurs en cas de pluie. Les plus prévoyants avaient amené des tapis ou des chaises afin d’épargner leurs jambes durant l’attente. Je suis arrivée à la ligne de départ à 7h15 en autobus et mon départ avait lieu à 10h00! La meilleure solution pour se protéger du froid, le transport par autobus avec des groupes organisés. On peut demeurer assis confortablement au chaud en attendant le départ. Ça vaut la peine de s’offrir ce petit luxe!

Deux F-18 ont survolé notre tête pour souligner le départ. La densité des coureurs ne se dissipe qu’après une dizaine de kilomètres. Il faut demeurer concentré et alerte afin de se frayer un chemin.
Dois-je souligner que l'ambiance de la foule tout au long du trajet est exceptionnelle!

Au fil d’arrivée, de nombreuses étapes qui se transforment un peu en chemin de croix sur près d’un kilomètre : bouteille d’eau, couverture thermale, remise de notre timing chip en échange d’une médaille, remise d’un sac de bouffe (plutôt ordinaire)… tout ça à travers une foule extrêmement dense de marathoniens épuisés. Les mains pleines, on se fraie tranquillement un chemin vers les autobus qui ont ramené nos sacs contenant nos effets personnels et que nous avions confiés aux bénévoles à la ligne de départ. Ici aussi, il y a du monde mais la gestion semble impeccable. Et maintenant? Retrouver famille et amis! Attention, ne pas faire la même erreur que moi : je suis sortie de la zone des coureurs au mauvais endroit. Je me suis retrouvée dans la foule et j’ai réalisé trop tard que j’étais piégée du mauvais côté. C’est alors devenu un vrai casse-tête de me diriger vers la zone de rendez-vous. Après un marathon, j’ai beaucoup de difficulté à me concentrer, je deviens « brain zero ». M’orienter dans tout ça est devenu compliqué. Il me fallait retraverser de l’autre côté des barrières… Heureusement, ma médaille de « finisher » représentait un laissez-passer VIP. J’ai pu retourner dans le troupeau des marathoniens. Ensuite, retrouver mon amoureux fut très facile au point de rendez-vous.

Boston 2009: Post Mortem

Je suis revenue de Boston complètement démolie. Sentiment d’échec total. Je n’ai pas atteint mon objectif de 3h15 (chrono final 3:28:41) mais ce n’est pas cela qui m’a affectée. C’est le sentiment d’avoir complètement gâchée ma course dans les 15 premiers kilomètres. Tant de mois de préparation gâchés en si peu de temps.

J’ai beaucoup pleuré depuis. Un marathon, je ne cours pas ça toutes les semaines! Et surtout pas Boston. J’attendais ce moment depuis l’automne 2007! Et j’ai foutu ma course en l’air.

Je m’en veux de ne pas m’être fait confiance. Je m’en veux d’avoir couru le marathon de quelqu’un d’autre.

Dans les jours qui ont précédé Boston, j’étais très nerveuse car je ne pensais qu’à une seule chose : retrouver mon lapin à la ligne de départ. Nous formons tous deux une équipe extrêmement efficace lorsque nous nous entraînons ensemble. Et la perspective de courir Boston à ses côtés me rassurait. Son plan de match me semblait rationnel et j’avais pleinement confiance. Le parcours était divisé en étape selon le niveau de difficulté et avec des objectifs précis de vitesse à maintenir. Malheureusement, le fait de former une équipe gagnante en entraînement n’a pas porté fruits à Boston. Lui et moi avons des forces et des faiblesses différentes et après réflexion (j’ai eu 3 heures 28 minutes et 41 sec pour y penser!), il aurait été préférable que je cours mon propre marathon.

J’ai évidemment passé beaucoup de temps à analyser ma course après coup et j’ai constaté que j’ai maintenu un pace de 4 :30 min / km pendant les 20 premiers km, soit la même vitesse que lorsque j’ai gagné ma médaille de bronze au classement général aux côtés de Jacqueline Gareau au demi-marathon de Granby à l’automne dernier. Un pace trop rapide pour mon marathon. Au 15e kilomètre, j’ai commencé à sentir mes cuisses durcir et au 20e km, il était trop tard. C’était devenu très douloureux et très raide. Je ne comprenais pas ce qui se passait et j’avais peur de me blesser en continuant. Je ne savais plus quoi faire. J’ai vraiment pensé abandonner à ce moment là.

Les coureurs me dépassaient par centaines et j’étais convaincue que Gerry et Vérane, des copains qui prenaient le départ avec la deuxième vague (une demi-heure après moi) me dépasseraient eux aussi. Je me sentais anéantie et en même temps, plus rien n’avait d’importance. Puis je me suis dit que je ne pouvais pas abandonner et comme il était hors de question pour moi de marcher, j’ai courru. Et les kilomètres se sont accumulés sans vraiment faire de différence sur mon état. Je n’ai jamais senti de fatigue, seulement de la douleur musculaire. Puis j’ai entendu la foule crier : « You did it, Heart Brake Hill is behind you! ». Je n’en revenais pas. Quoi? C’était juste ça Heart Brake Hill?

Je me suis entraînée sur des parcours beaucoup plus exigeants, j’étais prête mais j’ai foutu en l’air mon marathon de Boston.

Merci Sylvie d’avoir été là pour moi. Ton oreille et ta compréhension m’ont vraiment aidée à tourner la page car maintenant, je dois me concentrer sur mon Ironman. Mais j’avoue que j’ai vraiment le goût de me venger et d’aller courir le marathon d’Ottawa toute seule comme une grande!

mardi 21 avril 2009

Boston 2009


Difficile pour moi de parler de mon marathon présentement.

vendredi 17 avril 2009

2e entrevue radio, 17 avril 2009

Le vendredi précédant mon départ à Boston, j'ai de nouveau rencontré Jean-François Doré pour une entrevue à la chaîne radio sportive de Radio-Canada "Sport Extra" (disponible sur Sirius) dans le cadre de l'émission "La mi-temps".
















jeudi 16 avril 2009

Boxe mysogine

À Cuba, j'ai pu réaliser un de mes rêves: suivre un cours de boxe! Quand nous avons rencontré Lazares et qu'il nous a mentionné qu'il travaillait dans une école de boxe, j'ai tout de suite manifesté mon intérêt pour aller la visiter. Nous avons regarder les jeunes garçons s'entraîner et il a été convenu que je pourrais assister au cours le lendemain. J'étais tellement contente! Youppi youp! J'allais suivre un cours de boxe!

Je suis tout à fait consciente que je n'ai pas le physique de l'emploi et que je ne deviendrai jamais une boxeuse puisque j'ai peur de me faire taper dessus et que jamais je ne voudrais frapper quelqu'un. Alors pourquoi la boxe m'intéresse? Parce que je sais que l'entraînement est très rigoureux et exigeant. Et c'est ça qui m'intéressait!

Malheureusement, ça ne s'est finalement pas aussi bien passé que je le pensais. Les gens qui me côtoient savent à quel point je peux être déterminée quand il s'agit de m'entraîner. C'est du sérieux pour moi. Et ce cours l'était même si je savais très bien que je ne deviendrais pas boxeuse en 1 heure! Mais l'entraîneur en chef, lui, ne me connaît pas... Et pour lui, j'étais tout d'abord 1) une femme (ça commence mal dans un pays macho et pour un coach de boxe!) 2) une touriste en quête d'exotisme et 3) une emmerdeuse finalement.

Avant même que le cours commence, j'ai senti qu'il y avait un malaise mais je n'ai pas su identifier pourquoi. Il faut dire que Lazares, notre contact, n'avait probablement bien clarifié les choses avec le coach au départ...

Après 1h30 d'attente et 45 minutes de cours, ça s'est terminé par une petite prise de bec. Heureusement, personne n'a levé les poings!

mercredi 15 avril 2009

New York! New York!

À moins d'une semaine de Boston, une boule de stress envahit mon espace vital. La chaleur de Cuba ne m'a pas empêcher d'ajouter des kilomètres au compteur mais à fait fondre ma vitesse comme neige au soleil. Bye bye les intervalles. Ça insécurise un petit peu la petite madame. Alors on pense à autre chose. On ferme les yeux, on fait un voeu et on ouvre ses courriels après deux semaines loin loin du web.
Ça y est. Il est là. Celui que j'attendais! Mon courriel de confirmation! C'est officiel maintenant: je me suis qualifiée pour le marathon de New York. The Big Apple m'attend le 1er novembre prochain!

mardi 14 avril 2009

La vieille chaussette qui sourit




J'arrive tout juste de 2 semaines de vacances à Cuba. Pour la deuxième année consécutive, mon conjoint et moi sommes allés faire du vélo là-bas.




Installés au coeur même de la ville de Santiago de Cuba, à l'hôtel Melia, nous avons exploré les routes environnantes! Au total, j'ai roulé environ 500 km soit 150 km de moins que l'an dernier mais j'en ai par contre couru une centaine. Des sorties de 12, 17, 25, 13, et 20 km.


Pour mes plus longues sorties de course, Éric et moi se levons vers 5h15 afin de maximiser les heures de fraîcheur. À moins de 5 km de l'hôtel, c'est déjà la campagne et ses magnifiques vallons. N'est-ce pas fantastique de débuter ma journée sous les étoiles, dans des rues fantômes, escortée par mon amoureux à vélo qui me ravitaille en Gatorade. Tout ce que j'entends: mes Mizuno déterminés qui giflent l'asphalte et le chant des coqs.










Et lentement devant moi, le soleil ouvre un oeil, s'éveille, baille et chasse les étoiles en les piquant de ses rayons. Il vient s'amuser avec moi. Ma torture commence. "El Sol" me tord comme une vieille chaussette, m'extrait plusieurs litres de sueur mais ne parvient pas à déformer mon sourire.






Buenos dias! Que je lui crie de joie.












Perseverancia

Comme l'an dernier à Cuba nous avons élargi notre horizon en allant passer une nuit dans une autre ville. Notre choix s'est arrêté sur Guantanamo, environ 90 km plus à l'est. En me croisant les doigts, je réserve une "casa particular" en baragouinant en espagnol au téléphone... "Necessitamos una habitacion por la noche. Vamos a llegar a las seis con nuestras bicycletas... No problema?" Off course, no problema! On est a Cuba!

Armés de nos brosses à dents, de crème solaire, de quelques barres énergétiques et de pesos... nous quittons Santiago vers 10h00 le matin. Il fait déjà très très chaud! Comme un dromadaire, j'ai une bosse sur le dos: mon "camel back" qui contient 1,5 litres de Gatorade. Je transporte également 2 bouteilles de vélo et ma Profile Design installée sur mes barres. Il ne restera pas de quoi arroser un cactus à notre arrivée à Guantanamo! À moins, bien sûr, de l'arroser de ma sueur!

Nous quittons Santiago en empruntant "l'autopista" vers La Muya. Ça grimpe lentement mais sûrement sur environ 6 ou 7 kilomètres. À El Cristo, nous quittons l'autoroute (pratiquement vide même un lundi matin!) pour prendre la clé des champs! Et nous arrêtons régulièrement car les nombreux cahots mettent KO "l'hydro tail" du vélo d'Éric. Il faut constamment revisser les porte-bouteilles. Ça me permet de faire un brin de jasette avec les gens du coin. Les femmes baissent les yeux intimidées par le cuissard de mon amoureux... alors que les hommes, eux, font peu de cas de sa présence et me sifflent à qui mieux mieux. "On se calme le pompon! Un peu de respect les chicos!", que j'ai le goût de leur dire. Mais bon, leur enthousiasme débordant fait partie du paysage!

Plantations de bananiers, champs de cannes à sucre, villages, troupeaux de chèvres, cavaliers, charrettes, paysans et cyclistes se succèdent. Nous traversons également un oasis d'ombre et de verdure. Petite pause "pictures".


Cuba, c'est aussi la polution. Les gaz d'échappement des camions qui nous dépassent sont si denses parfois qu'on entrevoit à peine le véhicule dans ce voile de boucane noire. Mieux vaut retenir son souffle! Mais ça aussi, ça fait partie du paysage.

Devant moi, tout à coup, une pancarte: Perseverancia. Le nom d'un pueblo, d'un village. Je tombe en amour avec le mot et son sens. Si j'avais un nom d'athlète qui sonne espagnol à me choisir, ce serait celui là: Elena Perseverancia. Alors malgré les pincements douloureux de mes scalènes qui protestent contre mon camel back, malgré la chaleur, la poussière, malgré la sueur qui m'irrite les yeux et qui coule sous mon menton, malgré les interminables 25 derniers kilomètres de faux plats sur une autoroute monotone... Perseverancia, Elena... Guatanamo no esta lejos.