Iron Roman - Le récit de mon Ironman

Pour lire le compte-rendu de mon expérience à Lake Placid le 26 juillet 2009, cliquez ici.












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mercredi 30 septembre 2009

Enfin être moi

Je croyais à tord que mon Ironman se terminerait en franchissant le fil d’arrivée. Ce n’est en effet pas le cas. Lake Placid semble avoir siphonné bien plus que mon énergie et ma volonté. Depuis le 26 juillet dernier, je suis épuisée, je passe mes journées à dormir ou à procrastiner. Je manque de concentration, je cherche mes mots et je me sens facilement déstabilisée. Les rencontres sociales me drainent et le bruit m’étourdit. Même le soleil manque d’arguments pour me faire sortir dehors. Je dois sortir le fouet et me donner des coups de pieds au derrière pour parvenir à aller m’entraîner. Je ne suis pas retourner nager. J’ai fait moins de 200 km de vélo en 2 mois mais je suis au moins parvenue à maintenir un minimum d’entraînement en course à pied. Pour mon équilibre, je me suis dit qu’il fallait au moins que j’aille courir une journée sur deux.

Depuis mon Ironman, je ressens le besoin de retourner aux sources. Le besoin de redécouvrir le plaisir de m’entraîner. Et cela passe tout d’abord par la course à pied, mon premier amour. C’est pour cette raison que je me suis inscrite au demi-marathon de Montréal. En 2005, ce fut ma première course à vie, celle où j’ai eu le coup de foudre. Alors j’ai eu envie de courir ce demi-marathon de nouveau pour retrouver le plaisir de courir et pour faire le bilan. Où en suis-je présentement? Suis-je encore capable d’apprécier une course? Suis-je encore capable de performer dans ma discipline ? C`est ce que j`allais vérifier.

Alors le 14 septembre au matin, je me suis présentée sur le pont Jacques-Cartier avec des milliers d’autres coureurs. Pour la première fois depuis longtemps, je me sentais bien. Je me sentais MOI. J’étais jasante, souriante et j’avais ENVIE de courir. Partie l’anxiété et disparue cette barre sur mon front qui pèse «tout le poids du monde».

Le maire Tremblay se promène et serre des mains. Il s’empare de la mienne et me demande quel temps je vise. Je réponds spontanément 1h35. Optimiste la petite madame, que je me dis. Je fais la rencontre d’un triathlète qui a complété le demi-ironman à Montréal la veille. On décide de se suivre.

Ça y est, le coup de départ vient d’être donné… mais ça prend tout de même quatre minutes avant que je franchisse le fil de départ. Je retrouve avec plaisir l’énergie des coureurs qui m’entourent et le bruit feutré des milliers de pas qui se dirigent avec détermination vers le Stade olympique. Je perds mon compagnon de course qui semble disparaître derrière moi. Pourtant, il n’est pas loin. Quelque part au milieu du trajet, il passe devant moi et me dit que j’ai 50 secondes de retard sur mon objectif. Alors je passe en vitesse supérieure. Ça va super bien. Je souris. Je croise des amis. Je me sens dans mon élément.

L’ambiance me porte lorsque je monte la côte Pie IX et je dépasse des hommes qui n’apprécient pas la compétition féminine! Ça me fait sourire encore plus. Aucune femme n’est passée devant moi depuis le début de la course ! Le temps et les kilomètres se sont enfilés si rapidement que déjà, je franchis le fil d’arrivée!

Mon chrono : 1 :35 :31. J’ai couru mes 16 premiers kilomètres à un pace moyen de 4 :34/km et mon accélération pour les 5 derniers m’aura permis d’obtenir un pace moyen, pour mon demi-marathon, de 4 :31/km.

Parmi plus de 350 femmes dans mon groupe d’âge, je termine 3e (chip time). Un podium virtuel puisqu’officiellement, je suis 5e avec le «gun time». Ça m’apprendra à mieux me positionner au départ. Ça me fait sourire. Ça me fait du bien.

Je suis comblée, une fois de plus. Oui, enfin, aujourd’hui je me sens super bien. Détendue. En pleine forme.

Lorsque je reviens chez moi, je pense au Championnat du monde qui approche à grands pas et je réalise que ça me tente un peu plus d’y aller…


P.S. Cinq jours après mon demi-marathon, j'ai réalisé que je m'étais de qualifiée pour le marathon de New York 2010!

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