Denis, Daniel et moi quittons l'université de Sherbrooke pour notre long périple. Vent, rafales, pluie, percées de soleil mais surtout détermination! De loin la plus faible cycliste du trio, je demeure sagement à l'arrière, place privilégiée. Je me sens coupable et profiteuse. Je suis bien consciente que ma présence en soit les ralentis. Et je sais que je ne fais pas ma part pour tirer le peloton. Mais je sais aussi que si je prends la tête, je risque de devenir un véritable boulet au fil des kilomètres. C'est mon plus gros millages en vélo que je tente ce week-end et je ne sais pas exactement ce dont je suis capable alors je préfère sous-estimer mes capacités que de vivre un deuxième Boston!
À Magog, nous faisons un petit arrêt. Le soleil s'est pointé. Denis et moi enlevons chacun une pelure et nous repartons mais pas pour longtemps. À peine quelques kilomètres plus loin, je frappe une grosse roche.
Bang. Pfiiiiii. Mon pneu est fendu sur le côté.
Heureusement, je transporte tout ce qu'il faut pour corriger la situation. Très respectueux, mes deux coéquipiers acceptent de patienter afin que je puisse tenter de réparer ma crevaison moi-même. Je suis un peu nerveuse car le temps presse alors Denis guide ma démarche et m'aide pour la finition!
On repart.
Peu habituée à rouler en peloton, ballotée par le vent et fatiguée par mon week-end et ma semaine d'entraînement, le retour me demande beaucoup de concentration pour tenir la route et demeurer dans la roue du vélo qui me précède. Je sais que mes épaules sont crispées car je tiens mon guidon fermement. À plusieurs reprises les bourrasques me font vaciller et je suis même projeter sur l'accotement de gravelle. Heureusement, je mets pied à terre sans tomber. Petite frousse quand même!
Lors d'un arrêt, on constate à quel point la température a chuté. J'enfile ma tuque, c'est tout ce qu'il me reste comme vêtement chaud suplémentaire. Ahhh! Ça fait du bien.
À Granby, on s'arrête à un Tim Horton bondé. Nous avons l'air d'extra terrestre. Daniel demande des gants de plastique aux préposées. Gants que j'enfile avec bonheur sous mes gants mouillés espérant qu'en coupant le vent, mes doigts bleus se réchaufferont. J'ai abandonné l'idée de dégeler mes orteils qui deviendront d'ailleurs douloureux en fin de parcours.
Entre Saint-Césaire, Rougement et Marieville, la route est interminable! Au 115e km, environ, je me sans faiblir. Pas tant physiquement que moralement. Ça me tente moins tout à coup! Heureusement, ça ne dure pas trop longtemps. Je me concentre et me dis qu'il reste si peu de kilomètres!
Soudainement, tout près du but, (il reste 17 km avant d'arriver chez moi!) un camion noir nous klaxonne. C'est la conjointe de Daniel, inquiète, qui est à notre recherche. On s'arrête, on jase un peu. C'est le moment où jamais: si l'un de nous veut arrêter ça là, il peut monter dans le camion. Ça ne me traverse même pas l'esprit. Pour moi, il n'y a qu'une seule option: me rendre à la maison en vélo. Et pour mes compagnons, c'est la même chose. On va le faire jusqu'au bout!
Lorsque nous traversons le pont à Chambly, le soleil se sort le bout du nez juste avant d'aller se coucher et fait miroiter l'eau du Richelieu. C'est de toute beauté.
Denis nous quitte le premier, il lui reste une quinzaine de kilomètres pour se rendre chez lui. Puis à St-Basile, Daniel et moi nous nous séparons et au même moment, j'apperçois Éric dans notre véhicule.
Mon tendre amour nous a discrètement suivis, sans se faire remarquer, pour s'assurer que tout se passe bien pour nous!
Lorsque j'arrive chez moi, heureuse, comblée et fière, je demande un dernier effort à mes bras endoloris !
3 commentaires:
Bravo Hélène!
Ton récit est captivant. Ce que tu as fait en fin de semaine est une excellente préparation pour l'ironman.
On lâche pas ma belle!
Sylvie
xxx
Vraiment impressionnant, Hélène! Et je sais à quel point les conditions météo n'étaient pas idéales hier, puisque je roulais moi aussi. ;-)
Franchement, un gros BRAVO! Je pense aussi qu'avec un entraînement pareil, tu ne peux qu'être très bien préparée pour ton Ironman!! Tu vas l'entendre bientôt... Hélène Lamothe, you are an ironwoman! ;-pp
Hihihi!! J'allais écrire Hélène (Hél)... C'est moi, Vérane. lol!!
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