Iron Roman - Le récit de mon Ironman

Pour lire le compte-rendu de mon expérience à Lake Placid le 26 juillet 2009, cliquez ici.












Pour voir le "Photo Roman" de mon Ironman, cliquez ici.





mercredi 8 juillet 2009

Quatrième semaine: Lake Placid




















C'est ma dernière grosse semaine d'entraînement. Après cela, je serai en taper.

Je n'en peux plus.


Je suis vraiment, vraiment fatiguée.


Je fais des cauchemars à répétitions et je dors très mal.

Le 1er juillet, nous partons à Lake Placid pour 6 jours. On s'installe au North Pole Campground, tout près de la rallonge. J'ai du "gros volume" à faire mais je n'y parviens pas.


La première journée, j'enfile plus de cinq heures de bricks. Le lendemain, ça ne va pas du tout. Après 3 kilomètres de course à pied, je suis incapable de continuer. La douleur qui s'est installée sous mon genoux droit me fait paniquer. Je ne comprends plus rien. La semaine dernière, il y avait une nette amélioration et là, tout se dérègle. C'est infernal comme situation.
Une image me revient constamment à l'esprit, celle d'une bande animée pour enfant où un pantin court et se défait tout à coup en morceaux.

Je suis un pantin désarticulé qui s'effondre par terre.

Je suis totalement déprimée. Après 46 pénibles minutes de course et de marche, je reviens démolie à la roulotte. Le coeur gros, l'oeil humide, je dois poursuivre mon entraînement. Alors j'enfourche mon vélo et accompagnée de mon amoureux, je me dirige vers Lake Placid située 20 km plus loin. Mais s'en est trop. Le moral dans les talons, le sanglot dans la gorge, je pose pied par terre après seulement 2 km et annonce à Éric que je retourne au camping.

Ce que je ressens est épouvantable.
Je suis à Lake Placid et je suis incapable de m'entraîner.

À quatre semaine de mon Ironman, je ne parviens même pas à courir 3 km.

J'ai l'impression d'être une incapable. J'ai honte. Je me sens trahie par mon corps mais j'ai aussi l'impression d'avoir été trop exigeante envers lui également.


Le lendemain, je suis supposée reprendre mon "no where" autour de Whiteface avec mon copain Jean. 140 km de vélo. Vais-je y parvenir? Je n'ai plus confiance en moi. Heureusement, la météo nous incite à repousser notre sortie d'une journée. Après 2 km de nage, Éric et moi enfourchons nos vélo et accompagnons Jean qui doit courir 21 km. Une sortie de vélo hyper mollo pour moi et qui me fait étrangement beaucoup de bien. Je me sens en vacances et il n'y a aucune pression. Mais tout de même, je ne peux m'empêcher de constater que Jean se prépare pour un marathon qui aura lieu en septembre et peut courir 21 km. Je dois courir un marathon dans 4 semaines... Et je ne peux en courir 3.

J'ai 5 marathons à mon actif jusqu'à maintenant et c'est la première fois que je me sens aussi mal préparée.

Le soir, nous soupons en groupe et mon "papa outarde" ainsi que sa conjointe se joignent à nous. Nous partirons tous ensemble pour la randonnée autour de Whiteface le lendemain, samedi. Daniel m'informe qu'il ira courir 32 km dimanche.

32 km. Pfiou. Je suis complètement à côté de la track à cause de ma blessure. C'est paniquant.


Alors la panique s'installe durant la nuit. Le vent souffle et je n'arrive pas à dormir. Et plus le vent souffle, plus la panique s'installe. Je sens que je vais hyperventiler. Je me sens capoter. Je suis incapable de reprendre le contrôle. J'ai peur. Et si je n'arrive pas à rouler 140 km demain? Le vent tournoie dans ma tête et m'arrache mon air, m'empêche de respirer.

Il faut que je réveille Éric.

Il faut que je le laisse dormir.

Il faut que je fasse quelque chose.


Alors je prends une pilule antipanique... et le vent dans ma tête se transforme en brise, en souffle et enfin, je respire et je m'endors.


Malheureusement, lorsque je me réveille, l'angoisse m'étripe de nouveau.

Nous nous rendons au point de rendez-vous à la plage. Nous devons nager 2 km avant d'enfourcher nos vélos. Les yeux plein d'eau, la voix brisée, j'explique à mes amis que je suis incapable de les suivre aujourd'hui. Leur présence rassurante et stimulante me réconforte puis je me laisse convaincre d'aller au moins nager.

L'eau me fait du bien. Moi qui ai déjà eu des crises de panique en eau libre par le passé, aujourd'hui, je me sens libre dans l'eau. Je me sens bien. Alors je décide de les accompagner à vélo.


Je mise le tout pour le tout. Ça passe ou ça casse.

Et ça se passe super bien!

Mon Pinarello et moi avons un fun fou balancés par le vent. J'ai de l'énergie éolienne! Et bien qu'une bourasque m'envoie valser les fesses dans le sable, j'ai l'impression que plus rien ne peut me faire tomber.


Et c'est l'euphorie totale, le up après le down, lorsque nous revenons à la plage après nos 140 km.





4 commentaires:

Serge a dit…

Bonne chance pour ton ironman Hélène!

C'est un beau billet que tu viens t'écrire! Je sais que c'est pas facile une blessure qui s'éternise . Et j'espère que tout va bien aller.

Serge S.

P.S. Probablement... que le mieux que tu puisse faire est d'éviter de taxer ton genou d'ici l'ironman en limitant ta course à pied. Et comme tu es une bonne coureuse... ca devrais aller.

Vérane a dit…

J'suis du même avis que Serge... et je sais malheureusement de quoi je parle... ;-)

Il vaut mieux y aller mollo en course jusqu'à ton Ironman. Ton genou ne s'en portera que mieux le jour J. ;-)

Bravo pour ton courage, Hélène!

Véronique Meunier - Triathlon a dit…

Courage Hélène, ne sois pas trop dure avec toi-même et n'oublie pas: il faut que tu puisses t'amuser aussi.
Allez hop, on va tous te cheerleader, tu vas avoir une grosse équipe de québécois qui va t'encourager quand on va te voir passer!!!

Moune a dit…

A la fin de la lecture de ton post, je suis soulagée que ta forme soit revenue! De France je serai de tout coeur avec toi! Sois forte et en attendant bonnes vacances!!